Le Rwanda confirme renforcer la sécurité à ses frontières

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 31 janvier 2025 à 12:46

Le ministre des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a déclaré que le Rwanda dispose d’informations selon lesquelles il pourrait être attaqué à tout moment par la République démocratique du Congo (RDC). Face à cette menace, le pays a renforcé la sécurité à ses frontières avec la RDC.

Cette déclaration a été faite ce 30 janvier 2025 lors de l’émission Face The Nation, animée par le journaliste Clement Manyathela sur la chaîne de télévision sud-africaine SABC News.

Le ministre a expliqué que le Rwanda a pris des mesures pour protéger ses citoyens et ses frontières en réponse aux déclarations répétées du président congolais concernant une éventuelle attaque. "Nous avons reçu des informations indiquant que la RDC pourrait attaquer le Rwanda à tout moment. C’est pourquoi nous avons renforcé nos mesures de défense, qui resteront en place tant que ces menaces persisteront", a-t-il affirmé.

Par ailleurs, le ministre Nduhungirehe a déclaré que le Rwanda détient des preuves solides des discussions entre le Président Paul Kagame et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, sur l’insécurité dans l’est de la RDC.

Le Président Kagame s’est entretenu avec Ramaphosa les 27 et 29 janvier 2025 pour discuter du conflit dans l’est de la RDC. L’Afrique du Sud, qui a déployé des troupes en RDC pour combattre le M23, est directement impliquée dans ce conflit.

Cependant, selon le ministre, Ramaphosa et des responsables sud-africains auraient déformé ces échanges. Le 29 janvier, le président sud-africain a publié un message sur X présentant ses condoléances aux familles des 13 soldats sud-africains tués en RDC, insinuant que ces soldats avaient été attaqués par les Forces de défense rwandaises (RDF), qu’il a qualifiées de "rebelles", et par le M23.

Pour rétablir la vérité, le Président Kagame a immédiatement révélé le contenu de leurs discussions, affirmant que Ramaphosa avait reconnu que les soldats sud-africains avaient en réalité été attaqués par les Forces armées de la RDC (FARDC). De plus, Ramaphosa aurait demandé à Paul Kagame d’intervenir auprès du M23 afin de permettre aux troupes sud-africaines d’avoir accès à l’eau, à l’électricité et aux vivres.

Interrogé sur ce point, Nduhungirehe a insisté sur le fait que le Rwanda était surpris par les déclarations publiques des dirigeants sud-africains. "Nous avons été choqués par le message de Ramaphosa sur X, qualifiant les RDF de rebelles. C’est totalement faux", a-t-il déclaré, ajoutant que des preuves des discussions entre le Président Kagame et Ramaphosa existent mais que leur divulgation n’était pas une priorité pour l’instant.

Interrogé sur la volonté du Rwanda de réagir aux provocations éventuelles de l’Afrique du Sud, le ministre Nduhungirehe a réaffirmé la position ferme du pays.

"L’est de la RDC partage une frontière avec le Rwanda, et non avec l’Afrique du Sud. Pourtant, des troupes sud-africaines sont stationnées à notre frontière, alors que nous n’avons aucun soldat déployé aux frontières de l’Afrique du Sud. Nous sommes chez nous, sans quelconque provocation de notre part, mais si cette coalition militaire, y compris les troupes sud-africaines, nous attaque, nous nous défendrons avec fermeté.", a-t-il averti.

Lorsque le ministre Nduhungirehe a été interrogé sur le soutien que le Rwanda recevait de pays alliés tels que les États-Unis ou Israël, il a répondu que le pays comptait de nombreux partenaires internationaux, mais que son principal appui restait sa propre population.

Il a également justifié la présence des troupes rwandaises au Mozambique, soulignant qu’il s’agissait d’une mission distincte de l’intervention sud-africaine en RDC.

"La différence réside dans le fait que les forces sud-africaines en RDC ont été déployées à la demande d’un président, Félix Tshisekedi, qui a publiquement exprimé son intention de renverser le gouvernement d’un pays voisin. En revanche, notre mission au Mozambique est axée sur la lutte contre des groupes terroristes, un effort qui a porté ses fruits au cours des trois dernières années."

Enfin, en se référant à la réunion des chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) du 29 janvier 2025, Nduhungirehe a mis en avant les solutions possibles pour rétablir la paix dans l’est de la RDC.

"Pour résoudre ce conflit, il est essentiel que les deux parties cessent les combats, qu’un dialogue soit entamé entre la RDC et le M23, et qu’une rencontre entre l’EAC et la SADC ait lieu afin d’identifier une solution durable", a-t-il conclu.

Olivier Nduhungirehe a déclaré que le Rwanda dispose d’informations sur une menace d'attaque imminente par la RDC, et que le pays a renforcé la sécurité à ses frontières avec la RDC.

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