La Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) avait initialement appelé à des négociations inclusives avec tous les groupes armés en RDC après la reprise des hostilités par le M23 à la fin de l’année 2022. L’objectif était de réintégrer les milices locales dans la vie civile et de désarmer les groupes étrangers en rapatriant leurs membres.
Cependant, cette dynamique s’est rapidement essoufflée. Bien que le M23 ait participé aux premières phases, les discussions se sont par la suite concentrées sur les groupes armés alliés aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), excluant le M23.
Lors d’une émission à la RBA, Inkuru mu Makuru, l’avocat Jean Baptiste Gasominari a qualifié ces pourparlers de « manœuvre politique ».
« J’ai évité de les qualifier de théâtre parce que le théâtre divertit et transmet un message. Ici, c’était purement politique, une démarche de la RDC pour donner l’impression de coopérer », a-t-il déclaré.
Le Sénateur Uwizeyimana a partagé cet avis, qualifiant les pourparlers d’« illusion ».
« La RDC affirme que toutes les questions liées aux groupes armés sont traitées, et que les groupes étrangers doivent retourner dans leurs pays. Pourtant, elle refuse de traiter le M23 différemment, les assimilant aux autres », a-t-il expliqué.
Le gouvernement congolais a toujours catégorisé le M23 comme une organisation terroriste et s’est engagé à ne pas négocier avec eux.
« Le gouvernement a déjà négocié avec le M23 et même signé des accords, qu’il a ensuite violés », a rappelé le Sénateur. « Tshisekedi a parfois reconnu que les membres du M23 sont des citoyens congolais, pour ensuite le nier. Cette incohérence reflète le chaos de leur approche. »
Uwizeyimana a insisté sur l’importance de considérer le M23 dans les pourparlers de paix, soulignant leur rôle central dans les tensions entre le Rwanda et la RDC.
« Vous ne pouvez pas exclure le M23 des discussions de Luanda, car ils sont essentiels pour résoudre les conflits dans la région des grands lacs. Les ignorer sape tout le dialogue », a-t-il affirmé.
Les pourparlers de Luanda, réunissant le Rwanda, l’Angola et la RDC, ont échoué après sept jours. La RDC avait alors refusé des discussions directes avec le M23, malgré la demande du médiateur.
Le Rwanda a maintenu sa position, affirmant que l’exclusion du M23 rendait tout accord insignifiant.
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