Dans un entretien accordé à la journaliste Scovia Mutesi, le ministre Nduhungirehe est revenu sur le rôle du Burundi dans le conflit en RDC, les forces burundaises faisant partie des troupes initialement envoyées par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) dans le cadre d’une mission de maintien de paix.

Toutefois, le président congolais, Félix Antoine Tshisekedi, a décidé d’expulser certaines de ces troupes, les accusant de ne pas combattre le groupe M23. Seules celles du Burundi ayant accepté de se battre aux côtés de l’armée congolaise sont restées sur le terrain.

Depuis lors, ces forces ont été renforcées et opèrent aux côtés de l’armée congolaise, en coordination avec les FDLR et les Wazalendo, participant à des violences contre les Congolais tutsis et les Banyamulenge.

« Comme nous le savons, les forces burundaises sont dans l’est de la RDC et combattent aux côtés du gouvernement congolais dans ce conflit, ce qui inclut des attaques contre les Banyamulenge et les Congolais tutsis, et cela continue encore », a-t-il déclaré.

Le ministre a ajouté que les actions du Burundi sont préoccupantes et les a comparées à « verser de l’essence sur le feu ». « C’est inquiétant, mais le gouvernement burundais doit comprendre qu’il ne doit plus jeter de l’huile sur le feu. S’il souhaite la paix dans la région, il ne doit pas poursuivre cette guerre ciblant les Congolais. Il est essentiel qu’il le comprenne et qu’il joue un rôle dans le rétablissement de la paix », a-t-il souligné.

Olivier Nduhungirehe a également critiqué l’usage de l’aéroport de Bujumbura par le Burundi comme point de transport d’armes et le déploiement de drones armés visant les populations congolaises.

Par ailleurs, le Burundi a à plusieurs reprises accusé le Rwanda de vouloir nuire au pays, des accusations que le ministre Nduhungirehe a balayées d’un revers de main : « Ils disent cela, et vous savez que ce n’est pas vrai, ce sont des propos qu’ils tiennent continuellement. Le Rwanda n’a aucun projet pour attaquer le Burundi », a-t-il affirmé.

En janvier 2024, le Burundi a fermé toutes ses frontières avec le Rwanda, en réaction aux insinuations du président Ndayishimiye lors de son discours de fin 2023, qui laissaient entendre un prétendu soutien rwandais au groupe RED Tabara, opposé au régime burundais.

Les relations bilatérales se sont davantage envenimées lorsqu’une collaboration entre les forces burundaises et le groupe génocidaire FDLR s’est établie dans l’est de la RDC, leurs dirigeants se réunissant fréquemment au Burundi et possédant des biens à Bujumbura, confirmant les intentions déstabilisatrices de Ndayishimiye envers le Rwanda.

Le ministre Nduhungirehe a appelé le Burundi à cesser la guerre en RDC, estimant que ses actions jettent de l’essence sur le feu