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Le point de bascule en RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 23 décembre 2024 à 03:24

La République démocratique du Congo, vaste et énigmatique, s’élève aujourd’hui à la croisée des chemins, théâtre d’une mutation aussi profonde qu’incertaine. En ce mi-décembre 2024, les cendres encore chaudes des tragédies passées se mêlent à l’écho vacillant des promesses avortées. Dans cet entre-deux fragile, l’Histoire semble suspendue, comme un funambule sur un fil ténu, prête à pencher vers la lumière ou le chaos.

L’Est du pays, point névralgique et brûlant, est devenu bien plus qu’un champ de batailles – il est le miroir de l’avenir d’une région entière. Là- bas, les destins individuels se confondent avec les grandes aspirations collectives, dans un ballet de douleurs et d’espérances. Les collines verdoyantes, témoins silencieux de la résilience des peuples, abritent des villages marqués par les flammes et les larmes, mais aussi par des graines d’espoir tenaces, prêtes à éclore malgré tout.

Une Histoire cyclique : épopée et leçons

L’Histoire, cette grande conteuse, nous rappelle que les civilisations naissent et s’effondrent, laissant derrière elles des champs de ruines ou des monuments intemporels. Pourtant, dans ses cycles implacables, elle offre des enseignements que nous choisissons trop souvent d’ignorer. En RDC, chaque crise est une page arrachée à un livre que l’on refuse de lire, un avertissement laissé sans réponse.

Les années qui ont suivi l’élection de décembre 2023 ont été marquées par l’ébranlement des piliers mêmes de la République. Le spectre de la fraude, comme un poison insidieux, a contaminé les institutions et ravivé les fractures profondes d’une nation déjà meurtrie. Ces dérives ne sont pas nées du néant : elles sont le fruit amer d’années d’errance politique, d’absences de visions, et de promesses faites à l’ombre des intérêts privés.

L’urgence d’un réveil collectif

Mais tout cycle, aussi sombre soit-il, porte en lui le germe d’un renouveau. Si l’Est est aujourd’hui une plaie ouverte, il peut devenir demain un bastion de reconstruction et d’espoir. La RDC doit se réinventer, non pas par des mots creux, mais par des actes portés par une vision claire et résolue.

Il est temps de briser les chaînes du fatalisme, de s’affranchir des pratiques politiques usées par le temps, et de réhabiliter l’État dans son rôle régalien. La sécurité, l’éducation, la santé, et la justice ne peuvent plus être de simples slogans ; ils doivent devenir les fondations solides d’une société en quête de dignité.

Une nation à réenchanter

Réenchanter la RDC ne passera pas par des discours flamboyants mais vides. Cela exige un souffle nouveau, une volonté inébranlable de panser les blessures du passé et de bâtir sur des bases saines. Ce tournant historique, bien que périlleux, offre une opportunité rare : celle de réécrire les récits, non plus comme une succession de tragédies, mais comme une épopée collective où chaque Congolais a sa place et son rôle à jouer.

Que ce moment de bascule ne soit pas un abîme, mais un tremplin. Que les générations futures se souviennent de cette époque non pas comme celle d’une énième chute, mais comme celle d’une renaissance. Car, après tout, l’Histoire ne nous enseigne qu’une seule leçon : rien n’est immuable, et tout est possible pour qui ose regarder l’horizon avec courage et détermination.

Corneille Nangaa fondateur d"Action pour la dignité du Congo et de son peuple" (ADCP) opposé à Tshisekedi.

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