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Le racisme ordinaire

Redigé par Tite Gatabazi
Le 31 janvier 2022 à 05:26

Il est un mal qui ronge les sociétés qu’on appelle l’intolérance qui est le creuset du racisme.

Le racisme désigne une attitude d’hostilité, allant du mépris à la haine et l’agression à l’égard d’un groupe d’individu défini sur la base d’une identité raciale, ethnique ou religieuse.

Les causes de sa cruauté et son inhumanité sont entre autre l’égoïsme, les préjugés et l’ignorance.

Le préjugé étant une idée qu’on se fait de quelqu’un et qu’on prend pour une vérité sans pour autant y avoir réfléchi ou s’être correctement informé.

Il est source de malentendu et des dérives.

Or, la diversité des cultures et même des opinions enrichit plus que tout le débat et favorise le progrès social.

Le raciste attribue à l’autre des traits de caractère, des capacités qui renvoient inexorablement à des images stéréotypées et des clichés.

Il suscite la haine et encourage la violence qu’elle soit verbale ou physique. Et répand des idées fausses pour dresser les individus les uns contre les autres.

Le racisme propose une hiérarchie entre les groupes humains. En cela il porte atteinte à l’honneur et à la dignité de la personne.

A partir du moment où la catégorie est construite et posée comme évidente voire naturelle alors les mécanismes de la discrimination peuvent se mettre en branle. Ils sont là pour justifier la mise à l’écart et la persécution pourquoi pas l’aliénation.

Pour mémoire, l’apartheid en Afrique du Sud et le nazisme du 3è Reich en Allemagne sont allés jusqu’à donner une base biologique au racisme et l’ériger en système politique.

Au Rwanda, Habyarimana avait institutionnalisé l’équilibre ethnique et régional.

Une idéologie raciste qui a servi de fondement à la pratique des discriminations sociales, des ségrégations dans l’éducation et la fonction publique. A commettre des injustices et des violences allant jusqu’au génocide contre les tutsis.

La liberté donne à chacun le droit de penser et de dire ce qu’il pense en raison de ses croyances et convictions.

Mais en droit, le racisme n’est pas une opinion mais bel et bien un délit. Certaines manifestations du racisme comme les injures racistes, les discriminations sont érigés en délit dans certaines législations occidentales.

Mais le racisme ordinaire se vit au quotidien. Dans les démarches administratives : le logement, le travail, dans les transports, à l’école, dans les loisirs.

Le racisme quotidien, institutionnel, structurel ; il est partout ce fléau. Le débat médiatique attire régulièrement l’attention sur des pratiques de profilage raciale, ses manifestations, ses modalités et les incidents qui y sont liés.

Au quotidien, on fait face à des questions ou des gestes ou des actes récurrents dont la répétition et l’accumulation sont de véritables souffrances.

Il peut être subtil quand il n’est pas identifiable et immédiatement vérifiable.

Il est intéressant d’analyser les situations racistes auxquelles certains disent avoir été confrontés directement ou indirectement mais aussi la manière dont ils les interprètent.
L’intérêt étant les effets de conscience sur les victimes.

La convocation de l’expérience parentale du racisme passe par les anecdotes familiales qui étayent les récits.

Cet apprentissage du stigmate raciste et la place de la transmission sont manifestes dans les récits.

Le racisme a des répercussions sur la vie physique et psychique des victimes. Il est présent presque partout et sévit plus particulièrement sur internet.

C’est un phénomène planétaire car l’expérience de l’exclusion, de l’assujettissement, de la violence et de la discrimination est similaire.

Le racisme c’est la négation de l’égalité de son semblable.

La pauvreté, le chômage, la violence sont les ingrédients dont se nourrit le racisme.

Ce racisme-là qui catégorise les individus, les dévalués en même temps.

Quand on est confronté au racisme ou à la discrimination, on se demande quoi faire.

En occident, les cas se multiplient et le racisme ne fait plus scandale. Il est de plus en plus toléré.

A l’ère de la mondialisation, de l’ouverture des frontières et la circulation des biens, des personnes et des informations ; il est assez paradoxale que le racisme fasse de la résistance.

Dans cette mondialisation même l’identité est fluctuante. Elle évolue en fonction des changements des identités collectives, du regard d’autrui sur soi et de la manière dont les individus s’approprient ces nouvelles appartenances.

Au sein de ces sociétés diverses ou le multiculturalisme et le métissage ne sont malheureusement pas synonyme de tolérance et d’humanisme.

Parler de racisme, participer à des débats sur ce sujet, concevoir des actions cela permet d’analyser et de comprendre le phénomène au prisme des valeurs de référence.

Car reconnaitre l’autre dans ses différences, ce n’est pas abandonner ses convictions ou ses croyances encore moins ignorer ses intérêts et même son identité.

C’est simplement resté attentif à l’autre, à ce qu’il porte de vérité et d’intérêt légitime.

Les manifestations du racisme comme la façon dont il est subi par les victimes peuvent et doivent inciter à trouver les voies et moyens de le combattre ou de le prévenir.

Ce combat devrait être permanent. Il commence par la formation et l’information.

Lutter contre le racisme c’est d’abord le nommer, le dénoncer comme une construction mentale qui produit des violences pourvoyeuses de souffrances et assez souvent de la mort.

Il faut le combattre par les armes de la pédagogie et du droit.


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