Les manifestants dénoncent à la fois les violences des forces congolaises, accusées de tuer de nombreux Banyamulenge et de commettre des viols, ainsi que l’usage présumé de la famine par les troupes burundaises pour exercer une pression sur la population, qui s’inquiète surtout de la fermeture des routes vitales reliant les villages aux marchés et aux services essentiels.

À travers les chants repris lors des manifestations, les habitants ont exprimé leur colère : « À Mikenke, ils nous attaquent, tuant femmes et enfants. Les Burundais, retournez chez vous, vous avez commis un génocide à Mikenke. Nous faisons appel à la communauté internationale pour qu’elle nous aide ; nous ne voulons pas que Minembwe et Mikenke deviennent comme Gatumba. »

« Les Burundais sont venus nous affamer, ils commettent un génocide contre nous. Nous, parents, implorons la communauté internationale pour qu’elle secoure Minembwe, car nos routes vers les marchés ont été bloquées par les troupes burundaises », a ajouté une manifestante.

Dans une atmosphère de désolation absolue, certains participants sont même allés jusqu’à invoquer Dieu pour qu’Il rouvre les routes commerciales et rende aux habitants la possibilité de reprendre leurs activités économiques gravement entravées par l’arrivée des soldats burundais. 

Selon l’association Mahoro Peace Association, depuis 2017, lorsque l’État congolais a débuté des attaques contre les Banyamulenge, environ 328 000 personnes ont été contraintes de fuir, tandis que 548 villages, 134 écoles et plusieurs centres de santé ont été détruits. L’organisation précise que plus de 10 000 soldats burundais ont participé à des actions privant les habitants de leurs droits fondamentaux, notamment en leur bloquant l’accès aux marchés.

Déployées dans le Sud-Kivu dans le cadre d’accords entre le Burundi et la RDC visant à combattre les groupes armés, les troupes burundaises font aujourd’hui payer le prix fort aux civils, qui sont les principales victimes, déplore la Mahoro Peace Association.

Les manifestants dénoncent les exactions des forces congolaises et l’usage de la famine par les troupes burundaises pour faire pression sur la population

Des centaines de Congolais des territoires de Fizi, Uvira et Mwenga se sont rassemblés à Minembwe pour protester contre la présence des soldats burundais sur le sol congolais