Par une ordonnance présidentielle restée volontairement hors du regard public, non diffusée sur la RTNC, le Chef de l’État a mis fin à leurs carrières sans procès, sans verdict, sans le moindre respect des formes élémentaires de la justice militaire.
Ainsi s’exprime une ère où la raison d’État semble avoir pris le pas sur l’État de droit, et où le soupçon remplace la vérité comme fondement de la sanction.
Derrière ces décisions précipitées, se profilent les symptômes d’une armée malade de sa politisation et d’un pouvoir en proie à sa propre paranoïa. Les Forces armées de la République démocratique du Congo, naguère rempart de la souveraineté nationale, paraissent désormais soumises à une logique de suspicion systématique, où la loyauté s’évalue non plus à la bravoure ou à la compétence, mais à la proximité avec le cercle restreint du Chef.
Dans les casernes, le silence s’alourdit, les humiliations se multiplient, et les officiers observent, désemparés, la lente dégradation de leur institution livrée à la sous-traitance sécuritaire étrangère, pendant que les maigres moyens alloués à la défense nationale contrastent avec la prodigalité budgétaire réservée aux opérations politiques du régime.
Il se murmure que les radiations récentes ne seraient qu’un prélude à une purge plus vaste, destinée à neutraliser toute velléité d’autonomie dans les rangs militaires. Les bruits de bottes autour du Palais ne sont plus ceux d’une armée en manœuvre, mais d’une institution ébranlée, méfiante, fracturée. L’ombre du complot de Christian Malanga, ce tragique épisode d’un putsch aussi grotesque que sanglant, sert désormais de prétexte commode à toutes les représailles.
Pourtant, plusieurs sources internes à la présidence évoquent la possibilité d’implications bien plus complexes, touchant certains membres du premier cercle présidentiel. Si tel était le cas, la vérité n’en sortirait que plus explosive, révélant l’étendue d’un système où la trahison se dissimule sous les oripeaux de la fidélité.
Il devient dès lors impérieux de revisiter les procès militaires menés à la hâte, d’interroger les chaînes de commandement, et de rompre avec cette culture du soupçon permanent qui mine la cohésion nationale. Car à force de gouverner dans la peur, on finit toujours par craindre ses propres ombres.
Le temps, inlassable révélateur des impostures, demeure le seul allié véritable de la vérité. Et lorsque la raison reprendra ses droits sur la vengeance, il faudra bien qu’un jour, au sein même des FARDC, l’honneur retrouve son visage, et la justice son nom.














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