Sous les dorures d’un Qatar désormais familier des médiations de haute intensité, les négociateurs reprennent langue, pressés par une diplomatie américaine plus insistante que jamais.
Washington veut aller vite. Trop vite, peut-être. Car derrière l’apparente volonté de boucler un accord avant la signature tripartite prévue entre la RDC et le Rwanda se cache une réalité autrement plus rugueuse : celle d’un pouvoir congolais qui, loin d’appliquer les engagements de la déclaration de principe du 29 juillet 2025, persiste dans la duplicité et la provocation.
Depuis ce texte fondateur, aucune mesure concrète n’a été observée pour restaurer la confiance mutuelle. Ni le cessez-le-feu n’a été respecté, ni la libération des Tutsi congolais injustement détenus pour la seule faute d’un faciès stigmatisé par la haine, ni la réouverture des établissements bancaires fermés arbitrairement dans les zones libérées.
Ces manquements répétés ne relèvent pas de la simple négligence : ils traduisent une stratégie délibérée d’asphyxie politique et économique des territoires passés sous administration de l’AFC/M23, dans l’espoir d’y nourrir la désillusion et le ressentiment.
Or, comment bâtir la paix sur un socle de méfiance et de rancune ? Comment espérer un accord sincère et durable lorsque Kinshasa s’entête à recourir aux mercenaires étrangers, bombarde sans discernement les populations civiles et entretient, à coups de propagande officielle, un discours de haine ethnique contraire à tout esprit républicain ?
Ce sont là les vraies questions, celles que les chancelleries occidentales feignent trop souvent d’ignorer pour ne pas froisser une façade de légitimité.
Car au cœur du blocage se trouve un homme : Félix Tshisekedi lui-même. Son gouvernement, miné par la peur de perdre le contrôle politique et symbolique de l’Est, a choisi la fuite en avant plutôt que la lucidité. Il gouverne par le déni, préférant travestir le conflit en guerre d’agression étrangère plutôt que d’en admettre les causes internes, marginalisation, exclusion, haine communautaire, et faillite de l’État de droit. Cette posture, nourrie d’orgueil et d’aveuglement, condamne toute perspective de paix véritable.
A Doha, la communauté internationale, et plus particulièrement les États-Unis, se trouvent devant un choix clair : continuer à ménager un pouvoir congolais qui trahit ses propres signatures, ou exiger de Kinshasa des actes tangibles, vérifiables, conformes aux engagements pris.
Car il ne sert à rien de parapher un texte si les cœurs restent fermés et les prisons pleines. La paix, comme la vérité, ne se décrète pas ; elle se prouve. Et l’heure est venue, pour les parrains de cette médiation, de rappeler à Kinshasa que le mensonge diplomatique est toujours le plus court chemin vers le retour des armes.














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