L’attaque baptisée « Rising Lion », qu’orchestrent aujourd’hui les services extérieurs israéliens, n’est point le fruit d’une improvisation vengeresse ; elle s’inscrit dans la longue patience d’un renseignement qui, depuis près de deux décennies, hante les couloirs les plus secrets de l’appareil sécuritaire iranien.
Le Mossad, maître artisan de cette guerre silencieuse, a façonné un réseau aussi tentaculaire qu’insoupçonné. Agents dormants, ingénieurs soudoyés, officiers des Gardiens de la révolution gagnés par la lassitude ou l’aubaine ; tous ont livré, à flux constants, la moelle stratégique de la République islamique.
C’est grâce à ces voix discrètes iraniens révoltés par le corset idéologique ou minorités ethniques longtemps reléguées aux marges du pouvoir persan qu’Israël a pu ferrer son adversaire avec une précision chirurgicale.
Au cours des huit à vingt quatre mois qui précédèrent l’assaut, pièces détachées, armements de haute volée et dispositifs de guidage furent acheminés au goutte à goutte, dissimulés dans des convois ordinaires ou enchâssés au cœur même du commerce transfrontalier.
Reconstitués à la barbe de Téhéran, des essaims de drones kamikazes se sont mués, le jour venu, en un orchestre de feu ; tandis que, tapies dans les plaines et les chantiers, des équipes israéliennes activeraient, à distance ou in situ, ces merveilles létales.
Le résultat ? Des centaines de cibles vitales, complexes centrifugeurs, relais radar, dépôts de missiles, frappées quasi simultanément, décapitant la hiérarchie des Gardiens et ajournant, pour un temps, l’ambition nucléaire iranienne.
Toutefois, la véritable victoire ne gît pas seulement dans le fracas des explosions ; elle se niche dans l’ubiquité des yeux israéliens. Une constellation de capteurs, nosiques et satellites scrute, en temps réel, la moindre oscillation électromagnétique iranienne ; des algorithmes façonnés dans le creuset de la haute technologie israélienne extrapolent trajectoires, rythmes logistiques, vulnérabilités humaines.
De fait, depuis la mise au jour des sites d’Arak et de Natanz en 2002, l’État hébreu ne cesse de décliner cette équation : savoir, c’est pouvoir retarder, contrarier, neutraliser.
Que l’Iran réplique par des rafales balistiques ou qu’il délègue à ses affidés régionaux ; Hezbollah, Houthistes ou autres supplétifs n’obère pas cette asymétrie : une puissance commandée par la maîtrise de l’invisible surclasse immanquablement celle qui s’en remet aux coups d’éclat.
Téhéran tonne dans l’espace public ; Israël, quant à lui, grave ses victoires dans les métadonnées et les silences contraints des chancelleries.
La supériorité israélienne dans l’affrontement
Il faut reconnaître qu’en érigeant sa survie en impératif categorical, Israël n’a ménagé ni ressources ni renoncements : sous le vernis du silence, ses services ont ourdi une pénétration structurelle si profonde qu’à présent la moindre inflexion doctrinale des Gardiens de la révolution résonne aussitôt dans les casemates de Tel Aviv.
Cette osmose clandestine s’est appuyée sur le recrutement d’opposants farouches, de minorités non persanes et de dignitaires désabusés, dont le concours a ouvert des failles béantes dans le rempart idéologique iranien. Fort de ce terreau humain, l’État hébreu a mobilisé une ingéniosité technologique rare : assembleurs secrets de drones bardés de capteurs inertiels, protocoles de guidage opérés ex nihilo depuis des stations excentrées, essaims synchronisés qui frappent à l’unisson sans qu’aucun pavillon national ne s’expose.
A cette virtuosité matérielle répond une logistique fluide, éclatée comme un archipel, capable d’orchestrer de concert des centaines de frappes tout en préservant l’intégrité de ses forces régulières.
Dans l’ombre, la supériorité informationnelle tisse sa toile : écoutes tentaculaires, imagerie multispectrale et analyses prédictives cernent l’adversaire avant qu’il n’esquisse le moindre geste.
Enfin, l’art ultime du déni parachève l’édifice ; en dissimulant la main qui frappe, Israël inocule une dissuasion psychologique durable, forçant Téhéran à deviner dans chaque silence la menace d’une nouvelle estocade.

AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!