Quand la justice spectacle trahit la faiblesse du régime Tshisekedi

Redigé par Tite Gatabazi
Le 6 février 2025 à 11:43

Le pouvoir en place en RDC se caractérise par une posture autoritaire et inflexible en apparence, mais qui, à l’épreuve des faits, se révèle fragile et incohérente. La condamnation à mort de Jean-Jacques Wondo, suivie de sa liberté retrouvée et son départ pour la Belgique, illustre parfaitement cette contradiction. Ce type d’affaires met en lumière plusieurs faiblesses fondamentales du régime de Félix Tshisekedi.

Une justice instrumentalisée et discréditée

L’affaire Wondo illustre l’instrumentalisation de la justice congolaise à des fins politiques. L’inconsistance du système judiciaire congolais révèle une justice capricieuse, soumise aux aléas des rapports de force politiques plutôt qu’aux impératifs du droit. Les procédures expéditives et les sentences extravagantes, dictées par des calculs circonstanciels, confèrent aux tribunaux une fonction davantage coercitive que juridictionnelle.

Cette instrumentalisation de l’appareil judiciaire transforme les jugements en outils de domination, où la rigueur légale cède le pas à une mise en scène répressive destinée à frapper les esprits. Pourtant, cette démonstration d’autorité s’effondre dès qu’elle est confrontée à des pressions diplomatiques ou des réalités géopolitiques implacables, révélant l’absence de souveraineté véritable dans l’exercice du pouvoir répressif.

Cette volatilité judiciaire est d’autant plus préjudiciable qu’elle instille un doute profond quant à la légitimité des décisions rendues, sapant ainsi la confiance dans les institutions régaliennes. Lorsqu’une condamnation à mort se voit balayée du jour au lendemain par des considérations opportunistes, c’est tout l’édifice judiciaire qui vacille sous le poids de son arbitraire.

Le droit, censé incarner la permanence et la prévisibilité, devient un instrument de marchandage, vidant de sa substance la notion même de justice. Dès lors, l’État ne se dresse plus comme garant de l’ordre et de la stabilité, mais comme un pouvoir velléitaire, prompt à se contredire et à s’humilier sur la scène internationale, incapable d’assumer la rigueur de ses propres sentences.

Un pouvoir qui bombe le torse mais qui cède sous pression

Le régime affiche une posture de fermeté, multipliant les arrestations, les interpellations spectaculaires et les condamnations sévères. Cependant, dès qu’une pression extérieure s’exerce, qu’elle soit diplomatique, politique ou médiatique, il cède, parfois de manière humiliante. Cela démontre que la répression n’est qu’un moyen d’intimidation, mais sans véritable capacité à aller jusqu’au bout de ses décisions.

Un manque de cohérence dans la gouvernance

La gestion des affaires sensibles en RDC souffre d’une imprévisibilité qui nuit à la stabilité du pays. Les décisions prises semblent souvent guidées par l’émotion ou les circonstances immédiates, sans vision stratégique. Cette incapacité à maintenir une ligne cohérente affaiblit l’autorité du pouvoir et expose ses contradictions au grand jour.

Une exposition à la moquerie et au discrédit international

Quand un régime se livre à des démonstrations de force vides de substance, il finit par se ridiculiser sur la scène internationale. La libération de Wondo et son départ pour la Belgique après une condamnation à mort en RDC envoie un message de confusion et d’impuissance. Un État qui prétend être souverain mais qui voit ses décisions invalidées à l’étranger s’expose à la perte de crédibilité.

Un pouvoir qui se couvre de honte sur la place publique

Loin d’instaurer l’ordre et la discipline, ces volte-faces constantes ne font que renforcer le scepticisme populaire. La population, qui voit ces affaires se multiplier, finit par ne plus croire en l’efficacité de l’État. Cela alimente le sentiment que les institutions ne sont que des coquilles vides, manipulées au gré des intérêts du moment.

Le cas Jean-Jacques Wondo n’est pas isolé. Il est symptomatique d’un régime qui oscille entre autoritarisme et improvisation, entre démonstration de force et recul sous pression. Une telle gouvernance expose le pouvoir à l’usure et à la défiance, tant au niveau national qu’international.

Félix Tshisekedi et son administration doivent comprendre qu’une autorité crédible repose sur la cohérence, la rigueur et la constance dans les décisions, et non sur des gesticulations suivies de renoncements honteux.

Le pouvoir en place en RDC se caractérise par une posture autoritaire et inflexible en apparence, mais qui, à l’épreuve des faits, se révèle fragile et incohérente.

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