RDC : Le Président Ruto affirme que les négociations ne sont pas "un signe de faiblesse"

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 8 février 2025 à 03:47

Le Dr William Samoei Ruto, Président du Kenya et Président en exercice de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), a appelé le gouvernement de la République Démocratique du Congo à engager des négociations avec tous les groupes armés, soulignant que le dialogue ne constitue pas un signe de faiblesse, mais plutôt une démarche constructive.

Ce message a été delivré lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’EAC et de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), qui se déroule ce 8 février 2025 à Dar es Salaam, en Tanzanie, dans le but de trouver des solutions au conflit en cours dans l’est de la RDC.

Le Président kényan a souligné que les récents combats dans la ville de Goma et ses environs témoignent de la gravité du conflit entre le gouvernement congolais et le M23.

« Nous nous unissons pour appeler toutes les parties à cesser les hostilités, en particulier le M23 à arrêter son expansion et les forces armées congolaises à suspendre toute contre-offensive. La cessation immédiate des combats est la seule manière de créer un environnement favorable à des négociations constructives et à la mise en œuvre d’accords de paix concrets », a-t-il déclaré.

Depuis avril 2022, des pourparlers entre les parties prenantes congolaises à ce conflit étaient organisés à Nairobi, au Kenya. Toutefois, ils ont été suspendus en décembre 2022 en raison du refus du gouvernement congolais d’impliquer le M23.

Des discussions avaient également eu lieu à Luanda entre le Rwanda et la RDC dans le but d’apaiser la situation dans l’Est de la RDC et dans la région des Grands Lacs en général. Ces négociations ont également été interrompues en décembre 2024, lorsque le gouvernement congolais a refusé de dialoguer avec le M23.

Le Président Ruto a souligné la nécessité de relancer ces deux processus de dialogue et a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts des dirigeants régionaux ainsi qu’à fournir une assistance pour la protection des civils.

Il a souligné que le conflit en République Démocratique du Congo est d’une grande complexité, en raison des multiples parties prenantes qui poursuivent des intérêts divergents. Toutefois, il a insisté sur le fait qu’une solution diplomatique est bien plus favorable qu’une issue militaire.

« Il est évident que ce conflit ne peut être résolu par la force militaire. Nous devons admettre que seule une approche diplomatique pourra traiter les causes profondes de cette crise, tout en respectant la souveraineté, l’indépendance et la volonté du peuple congolais en matière de liberté, de justice et de développement. C’est par cette voie que nous pourrons instaurer la paix », a-t-il affirmé.

Le Président Ruto a insisté sur la nécessité d’un dialogue impliquant toutes les parties concernées, notamment les pays de la région, les organisations internationales, les acteurs politiques, la société civile et le gouvernement congolais, afin de parvenir à une solution durable.

« Honorables collègues, je suis convaincu que nous sommes d’accord sur le fait qu’accepter le dialogue n’est pas un signe de faiblesse, mais plutôt une preuve de sagesse et de force collective en tant que dirigeants et institutions. Cela démontre notre capacité à affronter les défis avec résilience dans un cadre approprié, à nous écouter mutuellement et à discuter dans un esprit d’unité jusqu’à obtenir un résultat positif. » a-t-il ajouté

« la crise en RDC peut sembler complexe et persistante, et elle dure peut-être depuis de nombreuses années, mais j’ai la conviction qu’elle peut être résolue, qu’elle doit être résolue et qu’elle sera résolue. » a conclu le chef de l’Etat kényan

Après ce discours d’ouverture, le sommet des chefs d’Etat de l’EAC et de la SADC s’est poursuivi à huis clos. Il est prévu que les dirigeants approuvent les résolutions adoptées la veille par les ministres des deux organisations, notamment la cessation des hostilités dans l’Est de la RDC, l’appel au gouvernement congolais pour entamer un dialogue avec le M23, ainsi que le soutien à la dissolution du groupe terroriste FDLR.

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