Les élites, ces gardiens de la pensée, se dressent, la colère enflant tel un orage prêt à éclater. L’intellectuel congolais, ce phare dans la nuit de l’ignorance, voit ses rêves se heurter à un mur de compromissions et de mensonges.

Le Pr Florimont Muteba Tshitenge, éminent expert international, élève sa voix, porte-parole d’un peuple trahi. « Nous avons un parlement des voleurs », lance-t-il, ébranlant la tour d’ivoire du pouvoir. Une fracture béante s’est creusée entre l’élite dirigeante et les aspirations profondes d’un peuple affamé de justice. « Ils sont pitoyables, ces gens », ajoute-t-il, balayant d’un revers de main la farce politique qui se joue au sommet. Ce Parlement, ce théâtre absurde où règne la trahison, n’est plus qu’un écho lointain des promesses envolées.

Le Cardinal Ambongo, figure spirituelle et morale, se tient à son tour devant l’autel de la vérité, annonçant la faillite de la nation. Faillite politique, faillite sociale, faillite éthique. Le pays, tel un navire ivre, dérive dans une mer de troubles, ses gouvernants incapables de maintenir le cap. La boussole de l’intégrité s’est brisée, laissant place à une tempête de désespoir et d’incompétence. « Tous les signaux sont au rouge », avertit le Cardinal, et son cri résonne tel un glas dans le cœur d’une nation en perdition.

À cette faillite s’ajoute l’accumulation de promesses non tenues, pointées du doigt par Baron Nkoy dans son ouvrage dénonciateur. Selon lui, 257 promesses fallacieuses n’ont jamais été honorées sous le régime de Tshisekedi. Ce livre révèle, avec une précision glaçante, l’ampleur des engagements abandonnés par un président plus préoccupé par la préservation de son pouvoir que par le bien-être de son peuple. Ce nombre accablant de promesses non réalisées devient le symbole d’un leadership défaillant, et chaque jour, ces manquements creusent un fossé plus profond entre le pouvoir et la population.

L’Est de la RDC, jadis verdoyant et plein de promesses, est aujourd’hui livré aux milices, aux traîtres et aux trafiquants, tandis que l’armée, censée protéger le peuple, s’acoquine avec les FDLR, ces ombres qui rôdent dans les ténèbres de la guerre.

L’insécurité, ce mal rampant, dévore chaque parcelle de la terre congolaise, plongeant les cœurs dans une peur sans fin. Les écoles sont en grève, les médecins refusent de soigner, et la Première Ministre, avec une arrogance froide, demande du patriotisme à ceux que la faim dévore.

Et pourtant, au milieu de cette obscurité, la voix des journalistes continue de vibrer, même si elle est étouffée, écrasée sous la botte d’un régime en furie. Steve Wembi, Stanislas Bujakera, Peter Tiani… Ils sont nombreux à avoir été réduits au silence, certains sous les coups, d’autres par la mort lente de la peur. Patrick Lokala, gisant dans son propre sang, après avoir été torturé par ceux qui devraient protéger la loi, devient le symbole d’une presse martyrisée.

Le régime de Félix Tshisekedi vacille sous le poids de ses propres mensonges. Accusations contre le Rwanda, contre Kabila, contre la Constitution elle-même : tout est bon pour détourner le regard des échecs. Les promesses non tenues s’accumulent, 257, comme le souligne Baron Nkoy et chaque jour qui passe enfonce un peu plus le pays dans une spirale de chaos.

L’Union Sacrée, cette coalition de fortune qui avait promis l’espoir, se désagrège sous le poids des trahisons. Vital Kamerhe, cible d’une tentative d’assassinat voit désormais son propre destin vaciller. Bahati Lukwebo, lassé, menace de claquer la porte, accusant Tshisekedi de trahison.

Et pendant ce temps, la population congolaise, lasse, souffre en silence. Le peuple, accablé par la pauvreté, livré à lui-même dans une nation où même les cartes d’identité et les permis de conduire sont devenus des luxes inaccessibles, se demande : combien de temps encore devrons-nous endurer cette mascarade ?

Mais la vérité, implacable, finit toujours par éclater. Le régime de Tshisekedi s’enfonce dans une fuite en avant, cherchant désespérément des boucs émissaires pour masquer son impuissance.

Pourtant, l’heure du jugement approche, inéluctable. La RDC est un géant endormi, et ses rêves de liberté, d’égalité et de justice finiront par éclater au grand jour. Félix Tshisekedi, illusionniste aux promesses creuses, ne pourra plus longtemps berner son peuple. Car il n’y a pas de mensonge qui puisse éteindre la lumière de la vérité. Le temps presse, et l’histoire n’attendra plus.

Le vent du changement souffle déjà sur le Congo, et ceux qui n’y prêteront pas attention seront emportés par la tempête à venir.

Ainsi, sous la rage sourde des élites et l’indignation brûlante du peuple, un nouveau jour se lèvera, et la RDC reprendra son destin en main.

Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa