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RDC et la Belgique, une alliance des perdants

Redigé par Tite Gatabazi
Le 20 novembre 2024 à 08:50

Sur le compte officiel X du ministère congolais des affaires étrangères, on peut lire ce texte :
"Le 18 novembre 2024, l’Union européenne a décidé d’étendre son soutien au déploiement du Rwanda au Mozambique via la Facilité européenne pour la paix, malgré les preuves accablantes du rôle du Rwanda en tant que fauteur de guerre et violateur de la Charte des Nations Unies, comme établi par les sanctions de l’UE et les rapports du Groupe d’experts de l’ONU. La Ministre d’État, Thérèse Kayikwamba Wagner (@RDCongoMAE), a échangé avec l’Envoyé spécial belge, Philippe Bronchain, qui a clarifié l’abstention de la Belgique. Des entretiens approfondis suivront à Kinshasa avec l’UE et ses États membres."

Ce message met en lumière une diplomatie congolaise qui interpelle, notamment par sa critique ouverte des relations bilatérales entre le Rwanda et des acteurs internationaux comme l’Union européenne.

En parallèle, des événements tels que la convocation d’ambassadeurs par le ministère congolais des affaires étrangères pour justifier leurs relations avec le Rwanda, ou encore le fait qu’à Kinshasa les partisans du régime ont conspué l’accueil du Président Denis Sassou Nguesso lors de sa visite au Rwanda, traduisent une attitude de Kinshasa perçue comme intrusive et parfois contre-productive.

Ces actions, combinées à une alliance contestable avec la Belgique, interrogent sur leur conformité au principe de non-ingérence et sur leurs conséquences pour la stabilité régionale et la crédibilité diplomatique de la RDC.

Un lourd passif dans les relations Belgique-Rwanda.

L’alliance entre la RDC et la Belgique pour contrer les intérêts du Rwanda s’inscrit dans un contexte historique marqué par une hostilité récurrente de la Belgique envers le Rwanda post-génocide contre les tutsi. Depuis la fin du génocide contre les tutsi en 1994, la Belgique abrite et soutient directement, des forces qui nourrissent une animosité envers Kigali.

Le soutien aux génocidaires et à leurs réseaux

Après le génocide contre les tutsi, des forces politiques, religieuses et associatives belges ont été impliquées dans le soutien aux génocidaires réfugiés dans les camps de l’Est du Zaïre (actuelle RDC). Ces groupes ont cherché à organiser ces réfugiés en partis politiques, leur fournissant une assistance juridique et des éléments de langage visant à nier, minimiser ou inverser les responsabilités du génocide contre les tutsi.

Ce soutien a contribué entre autre à la création des FDLR, un groupe armé qui reste actif dans l’Est de la RDC et constitue une menace majeure pour la sécurité du Rwanda.

Le rôle de Jambo ASBL et la diffusion de l’idéologie génocidaire

La Belgique abrite également Jambo asbl, une organisation des descendants de génocidaires, qui perpétue l’idéologie de leurs géniteurs et collecte des fonds pour les FDLR. Ce groupe, sous couvert d’activités associatives, continue de diffuser une propagande visant à nier le génocide contre les tutsi et à inverser les responsabilités historiques. Cette organisation reste un symbole de l’influence persistante des génocidaires au sein de la diaspora rwandaise en Belgique.

Le cas Rusesabagina : un exemple d’implication directe

C’est également depuis la Belgique que Paul Rusesabagina a entretenu et financé le groupe armé FLN (Front de Libération Nationale), qui a mené des attaques militaires contre le Rwanda. Ce soutien, toléré sur le sol belge, illustre le lourd passif dans les relations entre Bruxelles et Kigali. La capture et le procès de Rusesabagina au Rwanda ont encore exacerbé les tensions entre les deux pays, certains acteurs belges dénonçant cette arrestation malgré les preuves établissant son implication dans des activités terroristes.

Une alliance contre-productive entre la RDC et la Belgique : un "pacte des perdants"

L’alliance entre la RDC et la Belgique pour isoler le Rwanda est contre-productive à plus d’un titre. Cette alliance, parfois qualifiée d’"alliance des perdants", reflète non seulement des stratégies mal définies, mais également une incapacité à aborder les enjeux fondamentaux de manière constructive.

Une Belgique affaiblie et controversée

La Belgique, déjà marquée par son passé colonial et son influence déclinante en Afrique, agit davantage en fonction de pressions internes, notamment celles exercées par les réseaux liés aux génocidaires rwandais. En acceptant de s’aligner sur les demandes de la RDC, comme le refus d’accréditation d’un ambassadeur rwandais, elle compromet son rôle traditionnel de médiateur neutre dans la région. De telles positions affaiblissent sa crédibilité diplomatique et accentuent les tensions avec Kigali, sans offrir de solutions concrètes aux crises régionales.

Une RDC affaiblie par ses priorités mal orientées

Pour la RDC, s’appuyer sur la Belgique pour contrer le Rwanda traduit une faiblesse stratégique. Au lieu de se concentrer sur ses défis internes, la corruption, les détournements massifs, le tribalisme, le manque criant d’infrastructures de base, l’instabilité et sous-développement, Kinshasa s’engage dans des luttes diplomatiques qui ne produisent aucun bénéfice tangible pour ses citoyens.

Cette stratégie détourne des ressources précieuses et isole la RDC sur la scène internationale, en donnant l’image d’un État incapable de résoudre ses propres crises.

Un Rwanda renforcé malgré les attaques

Ironiquement, cette alliance RDC-Belgique renforce la position du Rwanda sur la scène internationale. Kigali, sous le leadership du Président Kagame, est perçu comme un acteur stratégique, fiable et économiquement dynamique.

Alors que la RDC et la Belgique se concentrent sur une opposition stérile, le Rwanda continue de consolider ses partenariats avec des puissances influentes, notamment l’Union européenne.

Une polarisation accrue dans la région des Grands Lacs

L’alliance RDC-Belgique contribue à exacerber les tensions régionales. En cherchant à isoler Kigali, Kinshasa et Bruxelles renforcent les divisions dans une région déjà marquée par des rivalités historiques et geo-strategiques. Cette polarisation rend la coopération encore plus difficile, notamment sur des questions cruciales telles que la sécurité transfrontalière et le développement.

Un risque d’isolement accru pour la RDC et la Belgique

En s’enfermant dans une posture anti-Rwanda, la RDC et la Belgique risquent de s’isoler davantage sur la scène internationale. Tandis que Kigali continue de renforcer ses alliances stratégiques, Kinshasa et Bruxelles apparaissent comme des acteurs réactifs, incapables de proposer des solutions constructives.

Une perte de temps et de crédibilité

En mobilisant leurs efforts contre le Rwanda, la RDC et la Belgique gaspillent des ressources précieuses sans produire de résultats concrets. Cette approche nuit à leur crédibilité diplomatique et détourne l’attention des véritables enjeux régionaux.

une diplomatie à repenser

L’alliance entre la RDC et la Belgique contre le Rwanda illustre une stratégie non seulement contre-productive, mais aussi révélatrice des failles diplomatiques des deux acteurs. Le lourd passif entre la Belgique et le Rwanda, marqué par des soutiens directs ou indirects aux génocidaires et leurs réseaux, alourdit encore davantage cette dynamique.

Kinshasa, en s’alignant sur Bruxelles, renforce sa dépendance diplomatique et affaiblit sa position dans la région des Grands Lacs.

Pour restaurer leur crédibilité, la RDC et la Belgique doivent repenser leur approche. Kinshasa doit prioriser la résolution de ses défis internes, tandis que Bruxelles doit abandonner des postures biaisées héritées du passé et retrouver un rôle de médiation neutre. Une diplomatie basée sur le dialogue, la coopération et le respect des principes de non-ingérence est essentielle pour promouvoir la paix et la stabilité dans la région.

La Ministre d’Etat, Thérèse Kayikwamba Wagner a échangé avec l’Envoyé spécial belge, Philippe Bronchain qui a clarifié l’abstention de la Belgique

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