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RDC : la force régionale dans la tourmente

Redigé par Tite Gatabazi
Le 4 mai 2023 à 09:31

La RDC a intégré l’EAC le 29 mars 2022. A cause de l’insécurité et l’instabilité endémique à l’Est du pays, les sept Chefs d’États membres ont décidés à l’unanimité d’y déployer des troupes afin d’éradiquer les forces négatives, sources d’insécurité et d’instabilité à l’Est de la RDC.

Ces forces sont composées des troupes du Kenya, du Burundi, de l’Ouganda et du Sud Soudan.

La RDC n’a pas voulu de contingent rwandais et la Tanzanie s’est abstenue d’envoyer des troupes supplémentaires après celles qui opèrent au sein de la force d’intervention rapide de la Monusco.

Selon l’esprit et la lettre du mandat des forces régionales, elles sont une force tampon et aucunement une force offensive.

Le mandat a pris fin en février dernier. Mais les forces régionales n’ont pas déméritées loin s’en font.

Les forces régionales ont permis au M23 de libérer certaines zones qu’elles ont aussitôt occupées comme prévu dans la feuille de route de Luanda : kibumba, le camp Rumangabo, Rwindi, Kishishe, Kilolirwe, Kichanga, Mabenga, Rubaya, Mweso et ailleurs.

La présence des forces régionales a permis une accalmie depuis bientôt deux mois. Ce qui n’était pas arrivé depuis la reprise des hostilités.

Cette présence a permis aux FARDC de se redéployer en Ituri pour combattre les CODECO.

Mais la communication officielle du gouvernement congolais est biaisée face à la réalité du mandat et les réalisations des forces régionales dans in environnement hostile.

A Kinshasa, on a répété que les forces régionales avaient une mission offensive, ce qui a semé la confusion dans les relations entre les forces régionales et les autorités congolaises.

Cette présentation biaisée de la mission des forces régionales était sous-tendue par un agenda caché du gouvernement RDC.

Kinshasa a multiplié les croque à jambes, les peaux de bananes sur le parcours de la force en ciblant son commandant le Général kenyan Jeff Nyaghan.

Le 27 avril 2023, il a jeté l’éponge non sans révéler les motivations.

Dans un courrier adressé au secrétaire général de l’EAC, il dénonce sans ambages les « menaces aggravées » contre sa sécurité et un « plan systématique pour contrecarrer les efforts de la force régionale ».

Il mentionne « une tentative d’intimidation » l’ayant visée dans son ancienne résidence.

Il explique que des mercenaires ont placés des dispositifs de surveillance, ont fait voler des drones et exercer une surveillance physique de sa résidence en janvier 2023. Ce qui l’a forcé à déménager.

Les FARDC ont confirmer cette assertion en indiquant que des instructeurs étaient logés dans la maison contigüe a la sienne.

Dans le même courrier, il parle « d’une campagne médiatique bien orchestrée et financée visant sa personne et les fausses accusations concernant la gestion par l’EACRF de l’offensive contre le M23 ».

Cette démission inquiète et interroge. Est-ce que son successeur sera en sécurité ? De quel niveau de coopération avec le gouvernement va-t-il bénéficier ?

Comment pourrait-il stabiliser sinon améliorer les acquis de son prédécesseur ?
Ou on va assister à une régression des acquis de la force régionale.
Enfin, que va-t-il se passer car les Chefs d’Etats de la région répètent à l’unisson qu’ils ne modifieront pas le mandat.

Les zones libérées par le M23 sont de plus en plus occupées par l’alliance FARDC/FDLR/Nyatura/Mai Mai qui narguent les forces régionales.

Plusieurs analystes considèrent l’entêtement de Tshisekedi comme un prélude a une offensive plus grande contre le M23. Des mouvements des troupes de la coalition sont perceptibles dans certaines zones. Ce qui présage une attaque imminente contre le M23.

Est-ce que l’attaque aura lieu en présence des forces régionales. Probablement que le gouvernement congolais cherche à mettre les forces régionales devant un fait accompli et les pousser à soit à s’engager à ses cotes contre le M23. Soit à jeter l’éponge et quitter le territoire congolais.

Ou alors, le gouvernement congolais refusera de renouveler le mandat si jamais il n’est pas modifié à son goût.

Tshisekedi veut cette guerre pour justifier le report des élections et museler l’opposition.

Son pari est très risqué.


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