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Rawbank ou la cathédrale financière du clan Tshisekedi

Redigé par Tite Gatabazi
Le 23 octobre 2025 à 05:00

Sous les lambris dorés de Kinshasa, la tour Rawbank brille comme le symbole d’un empire financier en pleine expansion. Mais derrière ce vernis de respectabilité, de graves allégations émergent, évoquant une mécanique occulte de détournements, de blanchiment d’argent et de transferts clandestins de capitaux à l’étranger, au profit du premier cercle présidentiel.

Ce qui n’était hier qu’un murmure devient désormais clameur : la Rawbank, prétendument pilier du secteur bancaire national, agirait en réalité comme l’axe financier souterrain du clan Tshisekedi, un rouage discret mais déterminant d’un système de prédation institutionnalisée.

Des témoins affirment que des valises de cash, convoyées depuis les sites miniers du Katanga et de la Lualaba, seraient déposées dans les agences de Lubumbashi et de Kolwezi. Ces fonds, issus de transactions opaques sur le cuivre et le cobalt, transiteraient ensuite par des circuits internes avant d’être ventilés vers des sociétés-écrans familiales, elles-mêmes connectées à des comptes offshores dans des juridictions lointaines de Qatar, Dubaï, Maurice ou Cap-Vert.

Selon plusieurs sources concordantes, ces mécanismes auraient permis la constitution d’une fortune tentaculaire, dissimulée sous les dehors d’une gestion patrimoniale apparemment légale.

Le mirage des paradis fiscaux : Tshisekedi, nostalgique d’une époque révolue
Ce que semble ignorer le clan présidentiel, c’est que le monde d’aujourd’hui n’est plus celui de Mobutu. Les banques suisses ne sont plus des coffres silencieux, les paradis fiscaux se sont réduits comme peau de chagrin, et la traçabilité des flux financiers est devenue quasi instantanée.

A l’ère de l’interconnexion mondiale et des législations anti-blanchiment renforcées, tout transfert suspect laisse une empreinte numérique indélébile.

Tenter de reproduire les schémas opaques des années 1980 relève donc d’une anachronie tragique : Félix Tshisekedi, en croyant pouvoir ressusciter les pratiques du zaïre, semble s’être trompé d’époque, de méthode et d’Histoire.

L’illusion d’une impunité éternelle se dissipe : déjà, des poursuites judiciaires ont été engagées en Belgique, une première historique pour un dirigeant congolais en exercice. Ni Mobutu, ni ses proches n’avaient jamais eu à répondre devant une justice étrangère pour leurs biens mal acquis.

Ce tournant marque la fin d’un cycle, celui où la corruption congolaise s’abritait derrière la souveraineté pour mieux se dérober à la reddition des comptes.
Le temps du secret bancaire est révolu ; celui des révélations s’ouvre, implacable.

La Rawbank dans la tourmente : entre symbole et soupçon

Si la Rawbank est bien, comme le soutiennent certaines sources, la plaque tournante de ces circuits financiers, elle se trouve au cœur d’une tempête qui dépasse le seul champ bancaire. Car ce ne sont pas seulement des flux d’argent qui sont en cause, mais la crédibilité même de l’économie congolaise et la confiance des partenaires internationaux.

L’établissement, longtemps présenté comme un modèle de stabilité, voit son image ternie par l’accusation d’avoir servi de bras financier au pouvoir politique. Une telle compromission, si elle venait à être confirmée, ébranlerait non seulement la place bancaire congolaise, mais aussi le fragile équilibre d’un État dont les institutions sont déjà affaiblies par la corruption systémique et l’avidité clanique.

La justice belge, attentive aux flux illicites liés à la sous-région, aurait ouvert des enquêtes sur ces transferts suspects. Dans les couloirs de Bruxelles comme dans ceux de Kinshasa, le silence devient pesant. On murmure que les révélations à venir pourraient éclipser les scandales passés et marquer un point de non-retour dans la saga des détournements congolais.

Le prix du mensonge : la fin du règne des intouchables

Le régime Tshisekedi s’est voulu celui du renouveau moral, mais il aura incarné le crépuscule des illusions. En tentant de reproduire les circuits d’enrichissement occulte d’un autre âge, il a réveillé les mécanismes judiciaires d’un monde désormais transparent. La tentative de masquer la corruption derrière le paravent du patriotisme ou du développement national ne trompe plus personne : les comptes, les transferts, les sociétés-écrans, tout est traçable, tout est visible, tout finit par remonter à la surface.

Ce qui se joue ici n’est pas seulement une affaire bancaire, mais un symbole : celui d’un pouvoir qui confond la République avec une entreprise familiale, la fonction publique avec la rente privée, et la diplomatie avec la fuite en avant.

L’histoire du Congo regorge de dirigeants qui ont cru pouvoir dissimuler leur fortune derrière des façades dorées ; elle ne retient d’eux que la disgrâce et la ruine.
Car l’époque des impunités africaines s’éteint.

Les frontières bancaires s’effacent, les archives numériques demeurent, et la justice internationale avance à pas sûrs.

Tshisekedi croyait écrire sa légende dorée ; il risque d’en signer l’acte d’accusation.

À Kinshasa, la tour Rawbank, symbole de puissance financière, est éclipsée par des accusations de détournements, blanchiment et transferts clandestins au profit du cercle présidentiel

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