Tshisekedi accusé de déstabilisation du Kenya

Redigé par Tite Gatabazi
Le 3 mars 2025 à 12:55

Alors que le voile se lève progressivement sur les tensions diplomatiques en Afrique de l’Est, de nouvelles allégations viennent troubler le jeu géopolitique régional. À Nairobi, les langues se délient, et des sources confidentielles avancent des accusations lourdes de conséquences : le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, aurait secrètement financé les manifestations anti-Ruto qui ont secoué la capitale kényane l’année dernière.

Si ces assertions venaient à être confirmées, elles révéleraient un acte d’ingérence d’une rare gravité, mettant en péril les relations bilatérales entre Kinshasa et Nairobi et exacerbant les clivages déjà perceptibles au sein de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC).

Un calcul politique aux enjeux multiples

Une telle entreprise ne relèverait pas du hasard, mais bien d’un calcul politique mûrement réfléchi. En finançant ces troubles, Kinshasa aurait cherché à fragiliser un chef d’État perçu comme peu malléable, tout en envoyant un message fort à ses alliés et adversaires.

L’objectif stratégique de Tshisekedi pourrait s’expliquer par la volonté de dissuader Nairobi d’adopter une posture plus tranchée sur la crise sécuritaire qui secoue l’Est de la RDC, notamment en ce qui concerne le soutien présumé du Kenya aux initiatives de médiation favorables aux rebelles de l’AFC/M23.

Conséquences diplomatiques et réactions régionales

Si ces accusations de financement clandestin venaient à être corroborées, elles provoqueraient un séisme diplomatique aux répercussions considérables. En premier lieu, les relations entre Kinshasa et Nairobi en pâtiraient irrémédiablement. Le Kenya, acteur économique et diplomatique majeur en Afrique de l’Est, pourrait riposter en adoptant une position plus tranchée contre la RDC, que ce soit sur le plan politique ou au sein des instances régionales. Un refroidissement des relations pourrait également se traduire par une révision des accords bilatéraux dans divers domaines, notamment le commerce et la coopération militaire.

Au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est, cette révélation viendrait fragiliser un équilibre déjà précaire. Nairobi pourrait mobiliser ses partenaires pour dénoncer une atteinte à la souveraineté kényane, entraînant un isolement progressif de Kinshasa sur la scène diplomatique. De surcroît, une telle manœuvre risquerait de compromettre les initiatives de paix régionales, en alimentant un climat de défiance entre les dirigeants.

Un pari risqué pour Tshisekedi

Si l’implication de Félix Tshisekedi dans ce financement occulte venait à être prouvée, son image déjà ternie par la gestion chaotique de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC en prendrait un coup supplémentaire. Un tel acte de déstabilisation, en contradiction avec les principes de non-ingérence et de respect de la souveraineté nationale, viendrait renforcer les critiques sur son style de gouvernance et sur sa capacité à fédérer les nations voisines autour d’une solution durable aux conflits qui minent la région.

Enfin, au-delà des conséquences diplomatiques, ce scandale pourrait susciter des remous internes en RDC. Une partie de l’opinion publique congolaise, déjà éprouvée par des années de tensions et de crise politique, pourrait percevoir cet acte comme une fuite en avant, un détournement des ressources de l’État à des fins stratégiques discutables alors que les défis nationaux demeurent criants.

Vers une reconfiguration des alliances régionales ?

Si les révélations s’avèrent exactes, cette tentative de sabotage pourrait rebattre les cartes des alliances en Afrique de l’Est. Le Kenya, jusque-là modéré dans ses prises de position sur la crise congolaise, pourrait se rapprocher davantage du Rwanda, son allié commercial et stratégique de longue date, au détriment de la RDC.

Une telle évolution accentuerait l’isolement diplomatique de Kinshasa et pourrait accélérer la redéfinition des rapports de force dans la région.

En définitive, cette affaire, encore enveloppée d’une brume d’incertitudes, illustre la fragilité des équilibres diplomatiques en Afrique de l’Est et les stratégies de coulisse auxquelles s’adonnent certains dirigeants pour asseoir leur influence. Mais si l’histoire nous enseigne une chose, c’est que les jeux d’ombre ont un prix, et celui que pourrait payer la RDC, si ces accusations se confirment, risque d’être considérable.

Tshisekedi serait accusé d'être impliqué dans des projets visant à déstabiliser le Kenya

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