Tandis que Charles Onana défend ouvertement des thèses qui minimisent la portée du génocide contre les Tutsi au Rwanda, le président congolais, Felix Tshisekedi en prenant en charge ses avocats, pourrait se voir accusé de cautionner ces positions révisionnistes.
Cette convergence de vues et d’actions entre les deux figures politiques soulève une question essentielle : celle de l’engagement moral et historique de l’Etat congolais dans un débat qui dépasse largement les frontières nationales.
Le président Tshisekedi a-t-il pleinement conscience que le négationnisme ne relève pas du simple exercice d’une liberté d’opinion, mais qu’il constitue un délit, passible de poursuites judiciaires ? En effet, nier des événements historiques aussi gravissimes que le génocide contre les Tutsi au Rwanda, qui a fait plus d’un million de victimes innocentes, n’est en rien un acte de liberté d’expression, mais une falsification délibérée de la réalité.
Le négationnisme, en réécrivant l’histoire à des fins idéologiques, cherche à minimiser la portée des atrocités commises, et ainsi à effacer la souffrance des victimes. Ce phénomène va bien au-delà de la sphère politique ou idéologique, en portant atteinte aux principes fondamentaux de justice, de dignité humaine et de respect des droits des peuples.
Il est d’autant plus préoccupant que des acteurs publics, tels que le gouvernement congolais, puissent cautionner de telles pratiques, en soutenant financièrement les avocats d’individus véhiculant de telles thèses. Le négationnisme ne doit pas être perçu comme une opinion légitime, mais comme une transgression grave des principes de vérité historique. En agissant ainsi, l’Etat congolais risquerait non seulement de se rendre complice d’un discours dangereux, mais aussi d’affaiblir les efforts internationaux pour maintenir la mémoire vivante des victimes et garantir la réconciliation dans la région des Grands Lacs.
Le respect de la vérité historique et la reconnaissance des faits sont des piliers indispensables pour assurer la justice et la paix, et toute forme de soutien au négationnisme sape ces fondations essentielles.
L’affirmation de Stanislas Bujakera, journaliste de renom, quant à l’éventuelle prise en charge des frais des avocats de Charles Onana par l’Etat congolais, constitue une question d’une gravité inouïe, tant sur le plan éthique que politique.
“ Il est urgent que l’Etat congolais honore ses engagements et paie les avocats de Charles Onana qui l’ont défendu lors de son procès. Le respect des droits des citoyens passe aussi par la reconnaissance du travail de ceux qui les défendent » Florimond Muteba, ODEP.
En effet, si cette information venait à être confirmée, elle soulèverait des interrogations profondes sur la position du gouvernement congolais face au discours révisionniste et négationniste, particulièrement en ce qui concerne la question du génocide contre les Tutsi de 1994.
Le négationnisme, se caractérise par la remise en cause des faits établis, dans l’intention manifeste de déformer la réalité historique et de minimiser ou effacer la souffrance des victimes.
A ce titre, soutenir un individu comme Charles Onana, dont les thèses négationnistes ont été largement critiquées pour leur fausse objectivité et leur instrumentalisation politique, reviendrait à cautionner, sinon à promouvoir, une vision révisionniste de l’histoire.
Cette position serait d’une extrême gravité, car elle pourrait non seulement entériner des discours contraires à la vérité historique, mais également fragiliser les efforts de réconciliation et de justice entreprises par la communauté internationale et les peuples des Grands Lacs.
L’éventuelle prise en charge des frais d’avocats de Charles Onana par l’Etat congolais marquerait une forme de collusion entre le pouvoir public et les tenants du négationnisme. En agissant de la sorte, l’Etat se compromettrait, en semblant soutenir des positions idéologiques qui visent à minimiser les crimes de génocide et à réécrire l’histoire en fonction d’intérêts politiques particuliers. Ce soutien financier s’apparenterait alors à une validation tacite de ces discours, avec des conséquences désastreuses pour l’intégrité de la mémoire collective.
De surcroît, cette prise en charge pourrait avoir des répercussions internationales significatives. Dans un contexte où la reconnaissance des génocides et la lutte contre le négationnisme sont devenues des enjeux majeurs du droit international, une telle décision risquerait de nuire à la position de la République Démocratique du Congo sur la scène mondiale.
Elle pourrait, en outre, susciter une crise diplomatique avec les pays voisins, notamment le Rwanda, qui ont été profondément affectés par ces événements tragiques. Le gouvernement congolais se verrait alors accusé d’instrumentaliser la question du génocide à des fins politiques, au détriment de la vérité et de la justice.
Dans une perspective éthique, l’Etat congolais serait donc face à un dilemme moral et politique majeur. Il ne s’agirait pas simplement de couvrir les frais d’avocats d’un individu, mais de s’associer, par le biais d’un soutien financier officiel, à un discours qui cherche à effacer ou dénaturer la réalité historique.
En franchissant cette "ligne rouge", l’Etat mettrait en péril non seulement la crédibilité de son engagement envers les droits humains, mais aussi l’ensemble des processus de paix et de réconciliation, qui reposent sur la reconnaissance des événements historiques dans leur vérité la plus pure.
Le respect des droits des citoyens et la préservation de la mémoire historique ne sauraient être dissociés de la reconnaissance des faits et de la dignité des victimes.
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