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Une itinérance tumultueuse pour Tshisekedi

Redigé par Tite Gatabazi
Le 27 décembre 2024 à 06:18

L’usage de mots grossiers et d’insultes est semblable à un souffle amer qui trahit une faiblesse intérieure. Chaque insulte lancée est une fissure dans l’édifice de l’esprit, un cri rauque perdu dans le vide. Celui qui s’y abandonne dévoile un cœur égaré, une âme privée de la lumière apaisante de la raison. Ce langage rude, dépouillé de toute grâce, résonne comme un orage dans un ciel tourmenté, annonçant la fin de la sérénité et l’effacement de la noblesse intérieure.

Et pourtant, derrière ce tumulte, se dessine l’ombre du désordre et la promesse silencieuse de la décadence. Là où les insultes prolifèrent, le chaos s’invite, déchirant les liens fragiles qui unissent les êtres. Ces paroles âpres, jetées comme des pierres, creusent des sillons invisibles dans le tissu de la dignité humaine. Mais au milieu de ce fracas, la force véritable réside dans le calme, dans la douceur des mots choisis avec soin. Car c’est dans la poésie de l’esprit et la maîtrise du verbe que s’élève la grandeur, celle qui unit et inspire, loin des éclats stériles du désespoir.

Felix Tshisekedi parle avec l’ardeur de celui qui s’installe à peine aux commandes de son pays, pourtant six années se sont écoulées, emportant avec elles les promesses qu’il a semées comme des étoiles filantes.

A chaque discours, il trace des horizons radieux, bâtit des mondes imaginaires, mais le vent les emporte avant qu’ils ne prennent forme. Tel un illusionniste, il multiplie les engagements, mais chacun s’évanouit dans l’oubli comme une pierre jetée dans un puits sans fond. Ses mots, bien qu’enveloppés de grandeur, s’effacent devant une réalité plus tenace, plus rude, qui l’attend à chaque détour, à chaque province visitée. Là-bas, la vie des gens lui tend un miroir implacable, reflet cruel des attentes brisées et des rêves avortés.

Et pourtant, il continue, porté par un élan qui semble indifférent à la vérité du terrain. Il avance, promettant encore et toujours, comme un train lancé à pleine vitesse sur des rails vacillants. Mais les regards de ceux qu’il croise deviennent des poids qui alourdissent son chemin. Ces visages fatigués, ces voix muettes qui murmurent des désillusions, l’interpellent. Le Gouverneur du Kasaï l’a fait courageusement devant la presse a Kananga, demandant au Ministre Muyaya de ne pas l’interrompre. Ambiance.

La réalité, elle, n’a ni patience ni oubli : elle le rattrape, l’entoure, et chaque étape devient un rappel douloureux de ce qui aurait pu être. Alors, dans ce contraste entre ses discours flamboyants et la vie qui s’écoule autour de lui, se dessine l’image d’un homme qui, peut-être, court davantage après ses propres illusions que vers un véritable avenir collectif.

Dans le ballet chaotique de la politique congolaise, les masques tombent et les alliances jadis solides s’effritent sous les assauts de l’ambition. Vital Kamerhe, stratège à l’éloquence calculée, choisit Jeune Afrique pour annoncer une rupture retentissante : Félix Tshisekedi, l’actuel président de la République, ne cherchera pas à forcer un troisième mandat. Cependant, derrière cette déclaration se cache une autre réalité : Kamerhe caresse déjà le rêve d’une candidature en 2028.

Une annonce qui dévoile au grand jour les fractures dans un pacte jadis scellé par la nécessité, et qui place la politique congolaise sur un terrain de guerre où les ambitions se confrontent, parfois avec sourire et hypocrisie.

Ce duel de titans, où les mots sont des armes et les gestes des divorces politiques, expose la rupture profonde entre Tshisekedi et Kamerhe, autrefois alliés. Leurs échanges se transforment en un champ de bataille où la camaraderie feinte fait place à des attaques directes.

Pendant ce temps, Tshisekedi, à la tête d’une Union Sacrée de plus en plus chancelante, ne cache plus son courroux. Face à une absence remarquée de Kamerhe et de Bahati Lukwebo, il tonne avec fébrilité : « Ceux qui ne partagent pas ma vision peuvent désormais s’écarter du chemin ! »

La scène politique se complique davantage avec les exigences de Kamerhe, l’architecte du « ni-ni ». Dans son jeu d’équilibriste, il pose une condition à son soutien : la création d’une commission de 24 membres répartis entre la Majorité, l’Opposition et la Société civile, avant de lancer son coup de poignard en demandant l’abandon de tout projet de troisième mandat, qu’il soit présidentiel ou lié à une IVème République. Cette proposition, plus qu’un compromis, expose ses ambitions personnelles, exacerbant la fracture avec Tshisekedi.

Le tableau politique s’assombrit avec les intrigues internes, les manœuvres de Bemba, qui rêve de remplacer Judith Suminwa à la primature, et son scepticisme croissant envers Tshisekedi. Quoi que présent à la grand-messe de l’union sacrée, Bemba s’est fait remarquer par un retard ostentatoire.

L’opposition s’unit par intérêt, mais l’idéal semble se perdre dans les querelles de pouvoir. À côté de cette bataille interne, la réconciliation inattendue entre Joseph Kabila et Moïse Katumbi à Addis-Abeba prend une tournure stratégique, une alliance qui semble se construire contre Tshisekedi, tout en restant teintée de pragmatisme et d’opportunisme. La révision constitutionnelle est le leitmotive de l’opposition politique.

Adolphe Muzito, ancien Premier ministre, se rallie à Tshisekedi dans une manœuvre ambiguë, espérant préserver ses propres intérêts. Pendant ce temps, des figures comme Lisanga Bonganga se positionnent comme une opposition de convenance, prête à servir les intérêts du président tout en consolidant une fausse pluralité.

En dépit de toutes ces tensions, Tshisekedi poursuit son chemin, sur un fil tendu entre alliances fragiles et trahisons imminentes. La RDC, épuisé par des crises internes et une insécurité persistante à l’Est, attend des résultats tangibles.

La CENCO, voix des âmes tourmentées, appelle à un engagement collectif, un élan d’amour et de solidarité pour que la paix durable ne soit plus un rêve, mais une réalité vivante. Le peuple, en quête d’unité, attend ce pacte social comme un remède aux blessures profondes infligées par des années de divisions et de douleurs.

C’est une prière collective que les archevêques et évêques lancent en cette saison de Noël, où la lumière de l’espérance éclaire même les cœurs les plus meurtris.

Dans ce message vibrant, la CENCO reconnaît les limites des armes et des palabres diplomatiques, ces outils qui ont échoué à dessiner les contours d’un avenir commun. Elle appelle, non pas à une simple cessation des hostilités, mais à un pacte social, un serment collectif où chaque voix, chaque main et chaque cœur s’uniraient pour bâtir un édifice de paix. Ce pacte ne serait pas qu’un arrangement politique ou un traité sans âme, mais une renaissance, un engagement sacré pour le bien-vivre ensemble, non seulement en RDC, mais aussi dans toute la sous-région. C’est un appel à transcender les différences, à dépasser les rancunes et à écrire une nouvelle histoire, tissée de respect et d’humanité.

Ainsi, en cette période de fêtes, la voix de l’Église résonne comme un chant d’espérance, invitant les Congolais à tourner leur regard vers l’horizon d’un avenir apaisé. La paix, ce trésor qui échappe si souvent aux hommes, demande un sacrifice : celui de l’ego, de l’orgueil et des intérêts personnels. Elle exige la justice pour les victimes, la réconciliation entre les frères divisés, et la reconstruction de la confiance dans un tissu social déchiré.

Le message de la CENCO, à la fois ferme et plein de douceur, rappelle que la paix est l’héritage le plus précieux qu’un peuple puisse offrir aux générations futures. Que cet appel résonne dans chaque cœur, comme l’étoile de Noël guidant les âmes vers un avenir de lumière et de fraternité.

Si le président veut inverser la courbe de l’histoire et regagner la confiance de son peuple, il devra répondre aux besoins urgents des citoyens et assainir l’arène politique, dans un climat de plus en plus hostile. Le pays, toujours sur le fil du rasoir, scrute son avenir, suspendu aux manœuvres politiques de ses dirigeants.

Dans ce contexte, les réalités cruelles des populations se manifestent à chaque étape du parcours du président. Des Kananga à Goma, en passant par Kisangani, Lubumbashi, Kalemie, les plaintes se multiplient : routes impraticables, pénuries d’électricité, pas d’hopitaux, des médicaments, des écoles délabrées et insécurité galopante.

La paupérisation des citoyens nourrit une impopularité croissante, et la politique congolaise se trouve face à un dilemme crucial : entre la passivité et l’action décisive, Tshisekedi devra choisir. Les mois à venir seront décisifs, et il ne pourra plus se cacher derrière des discours sans résultats. Le pays attend qu’il réponde aux attentes des citoyens, tout en rétablissant un équilibre politique fragile et incertain.

Felix Tshisekedi parle avec l’ardeur de celui qui s’installe à peine aux commandes de son pays.

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