Ce 23 Janvier 2018, clôturant les travaux des parlementaires d’EALA (East African Legislative Assembly) qui viennent de se dérouler à Kampala, Museveni a bombé le torse pour déclarer haut et fort qu’il est le premier à avoir combattu avec la dernière énergie le pouvoir dictatorial et criminel du Président rwandais Juvénal Habyarimana (1973-1994).

Museveni devant les députés EALA, étale-t-il à contrario le sentiment du devoir non accompli ?
Cette déclaration vient en fait à point nommé pour les libérateurs de ce Rwanda qui ont toujours respecté le vieux sage ugandais et se sont fait violence de ne pas dénoncer son inactivité dans la guerre de libération du Rwanda après qu’en 1987, les combattants rwandais aient fait une contribution remarquée dans la longue guerre de libération de l’Uganda (1982-1986).
Satisfaire son égo
Pourquoi, après plusieurs années alors au pouvoir, a-t-il dit n’avoir jamais contribué à la libération du Rwanda ? Etait-ce pour cacher ses ‘soi-disant origines rwandaises’ dont on l’accusait ? Et pourquoi 24 ans après, cette déclaration survient-elle en ce moment ? Pourquoi Museveni usurpe-t-il ce rôle de pièce maitresse dans la chasse du régime dictatorial de Habyarimana à Kigali, rôle qu’il brandit et jette à la face du monde ?
D’aucuns pensent que ce sont là des manœuvres de digression, qu’il cherche à être ovationné pour une entreprise de libération qu’il n’a pas digéré, dit-on.
Une rapide rétrospective des événements depuis la date du déclenchement de la guerre de libération d’Octobre 1990 montre que riches de l’expérience gagnée dans la guerre d’Uganda (1981-1986), à l’insu du Président Museveni, de jeunes réfugiés Rwandais ont décidé de quitter leurs familles, d’abandonner leurs études et leurs postes de travail particulièrement en Uganda mais aussi au Burundi, en RDC, en Tanzanie et ailleurs pour aller sous les drapeaux pour une guerre de guérilla qui allait durer quelques cinq ans et libérer le Rwanda. Le Président d’alors, Juvénal Habyarimana, avait annoncé qu’il n’est point question de laisser les réfugiés rwandais rentrer chez eux, que le Rwanda était plein à craquer.
“Le FPR a arrêté le génocide grâce à mon soutien lui donné en cachette », a dit Museveni fier de ce geste magnanime. Mais une certaine opinion dirait qu’il n’a pas fait cela de gaité de cœur, qu’il a été mis devant un fait accompli par le Gén.Maj. rwandais Fred Rwigema son fier commandant à qui il avait ordonné d’aller aux études prolongées en Occident de peur qu’avec ses intrépides camarades, il ne déferle sur le Rwanda.
La réalité des faits : Camaraderie oblige !
Du reste, il faut reconnaître que le soutien en question n’était autre qu’une arrière base sûre, amie.
“Quand la situation s’empirait sur le front, nos amis avec qui nous avions fait la guerre d’Uganda venaient en cachette nous donner du renfort et repartaient si vite pour que Museveni ne le sache et les punisse”, a confié un combattant de la première heure montrant que le vieux Museveni devrait rester sage dans son coin et ne pas évoquer ce pan de l’histoire car il cache beaucoup de faces obscures.

Alice Lakwena, une dure expérience de guerre apprise par les Rwandais
Et puis Museveni avait de quoi ne pas voir la hâte et la détermination des Rwandais à prendre les armes pour leur guerre de libération. Museveni ayant pris le pouvoir en 1986 avait toute une horde de rebelles pillards contre lui dont les Alice Lakwena puis Joseph Kony et son LRA (Lord Resistance Army) qui étaient virulents.
« Nous Rwandais fassions face à ces rebelles dans le Nord d’Uganda et les combattaient sérieusement au moment où nos anciens camarades ugandais étaient occupés à piller et accaparer des richesses indues à Kampala », a dit un autre combattant fier de dire que les jeunes rwandais briefés par le Général Fred Rwigema et tous les autres commandants rwandais participaient à cette guerre avec esprit de suite pour, victorieux de ces milices Alice Lakwena et Kony, mieux être aguerris et, plus tard, commencer leur propre libération avec assurance sous la bannière de l’RPA (Rwanda Patriotic Army).
Museveni rappelé à ne pas briser la valeur de Frère-de-case entre lui et son petit frère Kagame
« Sans contredit, Museveni ne devrait pas se targuer de hauts faits de guerre qu’il n’a pas mérité pour la libération du Rwanda », écrit News of Rwanda qui en passant, rapporte que de nombreux jeunes rwandais sont morts en héros sur le champ de bataille en Uganda et surtout au Rwanda ;surtout au Rwanda où ils ont fait face à un feu puissant d’un ennemi appuyé par une puissance Française et un Zaire de Mobutu. Et dans tout cela, craignait-il des sanctions internationales ? Museveni a fait une chose qu’il ne pouvait pas ne pas faire au nom de la gratitude pour la contribution des Rwandais à sa guerre de libération : permettre un libre mouvement et une arrière-base sûre.

Joseph Kony, brutalités desquelles les jeunes combattants rwandais ont tiré d’utiles leçons
L’actualité des relations rwando ugandaises devrait se baser sur une estime mutuelle entre les deux pays et s’animer d’activités commerciales interpays sans limite. Museveni au lieu de nourrir une jalousie maladive à l’endroit de son petit frère du sud Ouest Paul Kagame, devrait plutôt l’accompagner dans sa croisade panafricaine pour étendre de telles relations d’échanges égalitaires à tous les pays africains.
La honte actuelle est de voir le vieux révolutionnaire président Museveni se défaire de sa sagesse et, tolérer des activités subversives contre son voisin et mener une guerre contre certains Rwandais commerçants établis sur son territoire les qualifiants d’espions à la solde du Rwanda.
Appel à la raison et fidélité au pacte de sang
Il devrait plutôt faire comme le Rwanda qui, depuis 1994, héberge des Ugandais sur son sol qui s’adonnent librement aux activités commerciales dans tous les secteurs d’activités économiques du pays.
Le pacte tacite entre les deux pays et le traité de défense mutuelle signé il y a deux ans entre le Rwanda , l’Uganda et le Kenya devraient servir de garde fou à Museveni pour qu’il n’utilise pas le CMI/Chieftency of Uganda Military Intelligence dans des actes d’accompagnement intéressé à un mouvement de l’opposition rwandaise RNC/Rwanda National Congress de l’ancien Général rwandais Kayumba Nyamwasa qui veut créer un mouvement armé et se faire faciliter par l’Uganda d’une logistique militaire pour ses camps d’enttraînement, chose que Museveni n’a pas fait pour le FPR dans ses moments de la brousse.
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