Rwanda-Uganda : guerre de déclarations ; Sam Kuteesa émet de plates explications mensongères

Redigé par Bérénice
Le 7 mars 2019 à 02:43

L’Uganda rejette les accusations du Rwanda selon lesquelles il soutient les groupes rebelles opposés au gouvernement rwandais actuel.

Pourtant arrestations, tortures et déportations de citoyens rwandais sont presque quotidiennes et la presse rwandaise et ugandaise en a fait moult reportages depuis le très récent passé. En toile de fond, le contentieux achoppe sur le fait que les services de renseignement militaire ugandais, le CMI/Chieftancy of Military Intelligence et l’ISO (Internal Security Organisation) apportent leur appui ferme au groupe militaire armé du Général dissident rwandais Kayumba Nyamwasa avec son RNC/Rwanda National Congress qui s’entraîne en Uganda et dans les Hauts Plateaux de l’Itombwe au Sud Kivu congolais. Le Ministre ugandais Sam Kuteesa tente tant bien que mal cacher ce complot ourdi par les forces de sécurité qui fonctionnent sous l’ordre direct du président-vieux guérillero Museveni.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères a déclaré ce mardi 5 mars à une conférence de presse organisée dans la salle de conférence de son ministère que l’Uganda soutenait deux groupes hors la loi, le Congrès national du Rwanda (RNC) et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Il a, en outre, révélé que le Rwanda a, à ce jour, enregistré 190 cas de torture et 986 expulsions des citoyens rwandais en voyage ou résidant en Uganda.

« Lorsque certaines personnes sont déportées, elles atteignent notre frontière en mauvaise santé. Cela se produit depuis longtemps et il n’y a pas encore de solution », a-t-il déclaré Dr. Sezibera.

Quelques heures après la conférence de presse à Kigali du Ministre Sezibera ce Mardi 5 Mars, son homologue ugandais Sam Kutesa a lui aussi convoqué une conférence de presse à Kampala pour réfuter les déclarations –accusations du Rwanda.

La joute semble déplacée. Si tant il est vrai que la politique est considérée par certains comme une façon de faire des déclarations mensongères, il est des déclarations qui sentent ledit mensonge de façon criante.

« C’ est faux ! L’Uganda n’héberge pas des éléments combattant le Rwanda. Le Rwanda le sait très bien car il s’agit d’une communication confidentielle au plus haut niveau des deux pays », a déclaré M. Kutesa, ajoutant que l’Uganda n’autorise et ne permets à personne d’opérer à partir de son territoire pour menacer un voisin.

Une autre déclaration on ne peut plus douteuse :

« Il n’est pas vrai que l’Uganda arrête, torture et harcèle les Rwandais. Il est bien connu que l’Uganda accueille et maintient une politique de la porte ouverte pour les personnes de toutes les nationalités, y compris les Rwandais… Ce n’est pas par erreur que l’Uganda continue d’être le plus grand pays d’accueil de réfugiés sur le continent. Cependant, l’Uganda s’attend à ce que tous les visiteurs, y compris les Rwandais, respectent la loi », a-t-il déclaré.
Pourtant dans un autre rebondissement au sujet de ces arrestations, le Porte parole du Gouvernement ugandais, Ofwono Opondo, a admis que certains sujets Rwandais sont arrêtés mais que ce n’était pas de façon systématique.

Le Ministre Sam Kuteesa trouve que le Rwanda n’a pas le droit d’interdire ses citoyens à voyager en Uganda. Quoi donc si les plus jeunes pouvaient être forcés à rejoindre les camps d’entraînement de ce RNC qui les cache dans d’immenses terrains octroyé dans le nord ugandais au richissime rwandais Tribert Rujugiro et donc inaccessibles parce que propriété privée.

L’opposant ugandais Kiiza Besigye, hote d’une radio commerciale ugandaise a récemment trouvé que tout ce contentieux ne peut qu’être résolu par le seul président Museveni qui « garde une dent contre l’aura internationale du Président Paul Kagame et contre ses démarches développementales qui lui réussissent à merveille ».

« Il (Museveni) considère tout le monde comme ses enfants. Kagame qui a servi dans l’armée ugandaise avant d’entamer la guerre de libération du Rwanda, n’echappe pas à la règle », a dit Besigye longtemps son médecin personnel durant la guerre de libération de l’Uganda de 1982 à 1986.

Museveni espère-t-il qu’il doit terminer son œuvre de semeur de zizanie entre Kagame et son ancien bras droit et longtemps ami intègre le Gén. Kayumba Nyamwasa avant de lui inoculer le vénin de la discorde ? Il se trompe ! Lui aussi, si d’avanture il pouvait monter au trône, il ne pourrait jamais, devenu homme d’Etat, faire allégeance à l’ancien guérillero qui a perdu tous les attributs de révolutionnaire depuis belle lurette.


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