Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari, les deux délégations présentes s’attachent essentiellement à deux volets précis : la mise en place d’un mécanisme crédible de surveillance du cessez-le-feu et l’échange de prisonniers.

Toutefois, derrière ce cadre diplomatique soigneusement balisé, la dynamique réelle des négociations révèle un déséquilibre préoccupant. En effet, l’AFC/M23 a, à plusieurs reprises, manifesté sa bonne volonté en libérant non seulement des soldats des FARDC capturés lors des combats, mais également des mercenaires étrangers, y compris des éléments issus des contingents de la SADC.

Ces gestes, qui relèvent indubitablement d’une logique de confiance et de responsabilité politique, contrastent avec l’attitude de Kinshasa, demeurée obstinément inflexible. Le gouvernement congolais persiste à refuser la réouverture des banques dans les zones sous contrôle rebelle et s’entête surtout à maintenir en détention des prisonniers de faciès, ces tutsi congolais dont le seul tort est d’appartenir à cette communauté.

Cette intransigeance, qui sape l’esprit même de la déclaration de principes signée le 19 juillet, constitue aujourd’hui une véritable épine dans le pied du médiateur qatarien, chargé de conduire les deux camps vers une désescalade durable. Car, tant que subsistera cette logique discriminatoire et que Kinshasa se dérobera à ses engagements, les perspectives d’un accord global et équilibré resteront incertaines, fragilisant l’ensemble du processus de paix et hypothéquant la confiance déjà ténue entre les protagonistes.

A Doha, les pourparlers entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle de l’AFC/M23, rouverts le 20 août dernier, demeurent enveloppés d’un voile de silence officiel