Les massacres à répétition, les déplacements forcés, les humiliations collectives et la persécution systématique de ces communautés ne sont plus seulement le signe d’une faillite politique, mais l’expression d’un abandon tragique par la conscience internationale.
C’est pour briser ce silence assourdissant que le collectif d’avocats des parties civiles a décidé de convoquer une conférence de presse, ce lundi 22 septembre 2025, au Press Club de Bruxelles. Cette initiative se veut non seulement une tribune juridique, mais également un cri d’alarme, une convocation morale à l’opinion publique et aux instances censées incarner la justice universelle.
La persistance d’un discours de haine et la faillite des États
Le premier thème abordé touche à la résurgence permanente et au caractère obsessionnel du discours de haine anti-Tutsi. Instrumentalisée par certains acteurs politiques et militaires, cette rhétorique meurtrière continue de nourrir la violence communautaire, d’ériger en « ennemis intérieurs » des populations entières et d’empoisonner l’avenir même de la République démocratique du Congo. Elle rappelle les sinistres antécédents des discours qui, ailleurs et en d’autres temps, ont pavé la voie au génocide.
Face à cela, la réaction des juridictions nationales, régionales et internationales apparaît désespérément déficiente. Le silence des tribunaux congolais, l’inertie de la Communauté des États d’Afrique de l’Est et l’apathie des grandes institutions multilatérales témoignent d’une démission collective. Cette carence de la justice, qui s’érige en complicité par omission, ne fait qu’encourager les auteurs de violences et confirmer aux victimes leur invisibilité aux yeux du monde.
Les violences sexuelles et la détention arbitraire : une double tragédie
Un autre thème central de cette conférence portera sur les violences sexuelles systématiquement utilisées comme arme de guerre. Des femmes, réduites au rang d’objets de domination et d’humiliation, subissent des sévices qui visent à détruire non seulement leur corps, mais aussi la cohésion de leurs communautés.
Pire encore, des enfants et des femmes sont détenus illégalement par certaines unités des FARDC, une armée censée incarner la protection des populations mais qui, trop souvent, se transforme en instrument de leur supplice. Cette réalité constitue une tache indélébile pour un pays qui prétend vouloir se réconcilier avec ses propres citoyens.
Un défi majeur pour les droits humains
La situation des Hema, des Tutsi congolais et des Banyamulenge représente ainsi un défi majeur pour la cause universelle des droits humains. Elle interroge le courage des institutions, la volonté politique des États et la sincérité de la communauté internationale dans son engagement à prévenir les crimes de masse. L’histoire jugera sévèrement non seulement les bourreaux, mais également ceux qui, par leur inertie ou leur indifférence, auront rendu possible la perpétuation de l’horreur.
Il appartient donc aux consciences libres, aux juristes, aux diplomates et aux citoyens de bonne foi d’entendre ce cri et d’exiger des mesures concrètes : poursuites judiciaires effectives, mécanismes de protection renforcés, politiques de prévention du discours de haine et reconnaissance pleine et entière de la souffrance des victimes.
Car le silence, en ces matières, n’est jamais neutre. Il est le masque commode d’une complicité sourde, la pierre ajoutée au fardeau de ceux qui, jour après jour, continuent de subir l’injustice dans leur chair et dans leur mémoire.

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