Les attaques généralisées et systématiques dirigées contre les tutsi congolais incluant les massacres ciblés, les déplacements forcés, les expropriations, les incendies des villages, ainsi que l’usage méthodique des violences sexuelles comme arme de guerre, traduisent une entreprise criminelle dont la finalité ne saurait être dissimulée : l’anéantissement, en tout ou en partie, d’un groupe en raison de son identité ethnique et de son allégeance présumée à des puissances voisines.
Or, selon l’article II de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide adoptée en 1948, de tels actes, lorsqu’ils sont commis avec l’intention de détruire un groupe ethnique comme tel, relèvent sans équivoque du crime de génocide.
En ciblant les tutsi congolais pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils auraient fait, les auteurs de ces violences inscrivent leurs actes dans une logique exterminatrice qui les place au rang des forfaitures les plus odieuses de l’Histoire, engageant la responsabilité pénale tant des exécutants que des autorités politiques et militaires qui tolèrent, planifient ou encouragent cette entreprise criminelle.
Le 1er septembre 2025, depuis Goma, le sénateur honoraire Moïse Nyarugabo a brisé le silence en dénonçant les attaques répétées contre Minembwe et ses environs, menées par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) avec le concours actif des troupes burundaises.
Le régime de Kinshasa a déployé une stratégie militaire d’une rare agressivité : installation de drones sur l’ensemble du plateau, 58 positions stratégiques orientées contre Mulenge, certaines bases étant téléguidées depuis le territoire burundais.
Une telle situation ne souffre aucune ambiguïté : le Burundi, en agissant de la sorte, franchit le seuil juridique de la belligérance et se place, de facto, en partie prenante du conflit, avec toutes les conséquences qui en découlent au regard du droit international humanitaire et des conventions de Genève.
Cette militarisation, loin d’être défensive, illustre une volonté de cibler une communauté identifiée comme « ennemi intérieur », dans une logique discriminatoire qui pourrait relever du crime contre l’humanité au sens de l’article 7 du Statut de Rome de la Cour pénale internationale.
Le recours à des forces étrangères contre des populations civiles sur le sol congolais viole de surcroît le principe cardinal de non-ingérence inscrit dans la Charte des Nations unies (article 2, §7), ainsi que les dispositions de l’Union africaine relatives à la souveraineté des États.
La duplicité de Kinshasa : un régime aux abois prêt à toutes les compromissions
En pactisant avec les FDLR, organisation notoirement qualifiée de génocidaire, et en enrôlant le régime burundais de Ndayishimiye dans une alliance militaire contre-nature, le pouvoir congolais se place en flagrante contradiction avec ses obligations nationales et internationales. Non seulement il viole sa propre constitution et la Convention internationale contre le mercenariat, mais il prend également le risque de voir sa responsabilité engagée pour complicité de crimes de guerre et violations massives des droits humains.
Cette duplicité de Kinshasa, consistant à prétendre rechercher la paix tout en s’acoquinant avec les forces qui incarnent le chaos, révèle un cynisme politique d’une gravité extrême. En introduisant un État tiers comme belligérant dans un conflit interne, le régime Tshisekedi transforme un problème sécuritaire national en un conflit régional, exposant ainsi la sous-région à un embrasement généralisé.
Les précédents de l’histoire congolaise, notamment les guerres de 1996 et 1998, démontrent à quel point de telles alliances dangereuses conduisent à des catastrophes humanitaires majeures.
Dès lors, la question de Minembwe dépasse le simple cadre d’une querelle périphérique. Elle constitue un révélateur de la faillite morale et politique d’un pouvoir qui, pour prolonger sa survie, n’hésite pas à violer les principes fondamentaux du droit international, à compromettre l’intégrité de son territoire et à rallumer les braises d’une guerre régionale.
En vérité, derrière le discours souverainiste du régime se profile une réalité cynique : celle d’un État qui, en pactisant avec les bourreaux d’hier et en invitant des armées étrangères à intervenir sur son sol, hypothèque sa crédibilité et scelle son discrédit devant l’Histoire et devant les juridictions internationales.

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