Déclenché mardi peu après 16 heures, ce sinistre, attisé par des vents soutenus et une sécheresse persistante, a déjà parcouru plus de 15.000 hectares de forêts, de garrigues et de résineux, semant la désolation à travers une quinzaine de communes et frappant durement la population locale.

À Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, village durement touché, huit habitations ont été entièrement détruites par les flammes, tandis que le feu progressait vers les localités voisines de Lagrasse, Fabrezan, Tournissan ou encore Coustouge, malgré les efforts désespérés des habitants qui, armés de simples tuyaux d’arrosage, tentaient en vain de freiner l’avancée inexorable du brasier.

Le bilan humain, hélas, s’alourdit : neuf personnes ont été blessées, dont une dans un état d’urgence absolue, grièvement brûlée, et une femme a perdu la vie dans les circonstances encore à déterminer. L’incendie a également causé la destruction ou l’endommagement de vingt-cinq résidences et de trente-cinq véhicules, témoignant de l’ampleur dramatique du désastre.

Face à cette menace d’une intensité rare, les autorités ont dû procéder à l’évacuation préventive de plusieurs campings et d’une trentaine de logements, alors que l’incendie, poursuivant sa progression effrénée, menaçait de franchir l’autoroute A9 artère majeure reliant la France à l’Espagne, dont la fermeture a été ordonnée dans la soirée. Cette voie rapide, désormais en ligne de front, pourrait constituer, selon la préfecture, une barrière stratégique à l’expansion du feu, à condition que les moyens mobilisés suffisent à contenir l’élément déchaîné.

Lucie Roesch, secrétaire générale de la préfecture de l’Aude, a souligné auprès de l’AFP l’extrême difficulté des opérations en raison de conditions météorologiques particulièrement défavorables. « C’est une des zones les plus arides du département, et le vent ne faiblit pas », a-t-elle indiqué, précisant que la mobilisation des secours atteignait désormais les limites des capacités nationales : neuf avions bombardiers d’eau de type Canadair, cinq Dash, près de mille pompiers déployés sur le terrain, auxquels s’ajoutent cent trente renforts supplémentaires. « La nuit sera longue », a-t-elle averti avec gravité.

Une enquête a été ouverte afin de déterminer l’origine exacte du sinistre. À ce stade, aucune hypothèse n’est privilégiée, mais la violence du phénomène renforce les inquiétudes sur la récurrence et l’intensification des catastrophes climatiques dans les régions méditerranéennes françaises, désormais confrontées à un nouveau régime de périls saisonniers.

Un incendie d'une rare intensité a ravagé en quelques heures le massif des Corbières, bouleversant le sud de la France