La jeunesse rwandaise évolue aujourd’hui dans un monde de plus en plus globalisé, marqué par une accélération des échanges culturels, en particulier à travers les réseaux sociaux. Cela a entraîné un glissement progressif des valeurs traditionnelles vers des comportements plus individualistes et parfois un manque de respect envers les aînés et les autres membres de la société. Le respect, une valeur jadis profondément enracinée dans la culture rwandaise, semble aujourd’hui s’effriter.

Prenons, par exemple, le respect des aînés. Autrefois, écouter et apprendre des plus anciens était un pilier fondamental de l’éducation rwandaise. Malheureusement, de nos jours, certains jeunes ne considèrent plus les conseils des adultes comme une source précieuse de sagesse. Au lieu de cela, ils préfèrent se tourner vers les influences modernes et éphémères, souvent issues des médias numériques, en négligeant les enseignements intergénérationnels. Cela conduit à une déconnexion avec les valeurs qui ont longtemps servi de ciment à la société rwandaise.

Un autre exemple est celui du respect de la vie privée. Avec l’avènement des réseaux sociaux, les jeunes partagent souvent des informations personnelles, sans vraiment comprendre les conséquences à long terme. Ce manque de respect pour leur propre vie privée, ainsi que celle des autres, engendre des situations où les conflits personnels sont exposés publiquement, ce qui peut avoir des répercussions graves sur les relations sociales et professionnelles.

Le président Paul Kagame a maintes fois souligné l’importance de la jeunesse dans la construction du futur du Rwanda. Il déclare : « La jeunesse est notre plus grand atout. Vous devez jouer votre rôle dans la transformation de notre pays. » Cette citation met en lumière le potentiel des jeunes Rwandais et les responsabilités qui leur incombent. Kagame ne cesse de rappeler à la jeunesse qu’elle est à la fois les leaders d’aujourd’hui et de demain, et qu’elle doit avoir une vision claire, couplée à une éthique de travail rigoureuse, pour atteindre ses objectifs.
Il est également essentiel de comprendre que la discipline est une force libératrice. Elle permet à chacun de rester fidèle à ses engagements et de surmonter les responsabilités complexes que nécessite la construction d’une nation. Dans un monde de plus en plus compétitif, où les défis économiques et sociaux sont omniprésents, la jeunesse rwandaise doit être prête à affronter ces défis avec discipline et professionnalisme.

Le professionnalisme, basé sur des valeurs morales et éthiques, est crucial pour relever les défis de l’économie moderne. En affaires, en entrepreneuriat ou dans les services, les jeunes doivent viser l’excellence, en adoptant une éthique de travail qui repose sur l’honnêteté, la collaboration et le respect des autres. Cette approche leur permettra non seulement de réussir individuellement, mais aussi de contribuer collectivement au développement du Rwanda.

Il est important de noter que, dans leur quête d’emploi, les jeunes ne doivent pas simplement se limiter à chercher un travail. Ils doivent exploiter les nombreuses opportunités éducatives qui leur sont offertes pour devenir eux-mêmes créateurs d’emplois. Comme l’a souligné le Président Kagame : « Le Rwanda vous offre des opportunités. C’est à vous de les saisir et de les transformer en succès. » En créant leurs propres opportunités, les jeunes contribueront activement à transformer les défis du pays en leviers de développement.

Toutefois, pour saisir ces opportunités, la jeunesse doit renforcer son caractère, faire preuve d’une discipline rigoureuse et comprendre la valeur du sacrifice. Le Rwanda moderne, tel que nous le connaissons aujourd’hui, s’est reconstruit grâce aux sacrifices consentis par les générations passées. Chaque progrès réalisé par le pays a été le fruit d’efforts conscients, souvent douloureux, mais essentiels.

Aujourd’hui encore, alors que les défis économiques et sociaux se multiplient, la discipline et le professionnalisme ne sont pas seulement des atouts, mais des impératifs pour que la jeunesse puisse saisir les opportunités qui se présentent. Pourtant, sous l’influence de la mondialisation, certains jeunes semblent avoir perdu de vue ces valeurs essentielles. Ils adoptent des comportements marqués par un individualisme exacerbé et un manque de respect, non seulement envers les aînés, mais aussi envers leurs pairs. Ce phénomène, accentué par l’essor des réseaux sociaux, a conduit à une érosion progressive des valeurs collectives au profit d’une quête de satisfaction personnelle immédiate.

Il est donc nécessaire que les adultes, parents, éducateurs, et leaders d’opinion, s’impliquent activement pour rappeler aux jeunes l’importance de ces valeurs. À travers les médias, les débats publics et les initiatives communautaires, les aînés doivent constamment prodiguer des conseils et offrir des exemples concrets basés sur les valeurs intergénérationnelles. Ce partage d’expériences et de savoirs est essentiel pour forger une jeunesse responsable, respectueuse de ses racines culturelles, mais également tournée vers l’innovation et le progrès.

Le proverbe rwandais « Utaganiriye na se ntamenya icyo sekuru yavuze » - traduit par « Celui qui ne dialogue pas avec son père ne saura jamais ce que son grand-père a dit » - illustre parfaitement cette idée. La transmission des connaissances et des valeurs est essentielle pour que la jeunesse puisse tirer des leçons du passé, mieux comprendre le présent et se préparer à construire un avenir solide et innovant.

En conclusion, la jeunesse rwandaise, bien qu’influencée par les défis de la mondialisation, dispose de toutes les clés pour devenir les bâtisseurs de demain. Mais pour cela, elle doit impérativement renouer avec les valeurs de discipline, de professionnalisme, et de sacrifice, tout en étant guidée par des exemples concrets, issus des générations précédentes. C’est à cette seule condition qu’elle pourra non seulement préserver les acquis du pays, mais aussi les faire prospérer pour un avenir meilleur.

Beatrice Mukamuligo, l’autrice de cet article, est une lectrice attentionnée et régulière d’IGIHE