L’écart abyssal entre les exigences inhérentes à la gouvernance étatique et sa gestion approximative des affaires publiques confère à son leadership une dimension problématique, faisant de lui un fardeau pour ses plus proches collaborateurs. Cette dissonance flagrante dans l’exercice du pouvoir ne cesse d’alimenter le doute quant à sa capacité à assumer avec rigueur et discernement les responsabilités inhérentes à sa charge.
Loin d’incarner l’autorité et la lucidité qu’exige la haute charge qu’il occupe, Félix Tshisekedi semble évoluer dans une sphère déconnectée des réalités qui assaillent son pays. Tandis que la République démocratique du Congo sombre dans une crise existentielle où se mêlent conflits armés, délitement de l’État et diplomatie erratique, son chef d’État choisit d’assister à une conférence mineure sur l’intelligence artificielle en Allemagne, domaine auquel il ne peut apporter aucune contribution significative.
Ces errances récurrentes témoignent d’une conception profondément dévoyée de l’autorité, où la gesticulation supplante la clairvoyance et où l’esquive tient lieu de gouvernance. À la place d’une prise en main résolue des périls qui menacent l’intégrité nationale, s’installe une fuite en avant, faite d’artifices et d’expédients, révélant l’incapacité à affronter avec hauteur et discernement les défis de l’État.
Cette dissonance criante entre le faste des apparitions protocolaires et la vacuité des décisions stratégiques illustre une dérive périlleuse, où la théâtralisation du pouvoir relègue au second plan l’impératif de souveraineté et de stabilité, laissant ainsi le pays à la merci d’incertitudes grandissantes.
Une gouvernance au service du chaos
L’actuel régime congolais, loin de répondre aux exigences d’une administration rigoureuse, se distingue par son incohérence et son laxisme. Les institutions peinent à fonctionner dans un climat gangrené par des luttes intestines et une communication d’État réduite à l’invective et à la manipulation des masses. Le cas de pasteur Guilly, communicant officiel de l’UDPS, appelant publiquement à la lapidation du président de l’assemblée nationale, Vital Kamerhe, illustre cette dérive où la violence verbale devient une arme politique institutionnalisée.
Dans ce climat délétère, l’autorité de l’État s’effrite, et le pays se trouve livré à l’anarchie, où chaque acteur politique tente d’imposer son agenda par la force ou par des alliances opportunistes. La gouvernance se réduit à des décisions improvisées, oscillant entre propagande et répression, sans jamais esquisser la moindre réponse cohérente aux défis du moment.
La débâcle militaire et l’effondrement de l’autorité étatique
Sur le plan sécuritaire, la RDC ne cesse de s’enfoncer dans un bourbier qui révèle l’incapacité du pouvoir à assurer la souveraineté nationale. L’avancée inexorable de l’AFC/M23 au Kivu, accueillie en libératrice dans des localités naguère sous contrôle gouvernemental, souligne la faillite des Forces armées de la RDC (FARDC). Loin d’opposer une résistance organisée, ces dernières s’illustrent par des pillages systématiques et des exactions sur les populations civiles avant d’abandonner le terrain.
Le récent épisode de Bukavu, où les troupes loyalistes ont fui dans le désordre, marquant un "repli stratégique" aux allures de débâcle, en est une illustration criante. À Uvira, dernier bastion censé servir de point d’ancrage aux forces gouvernementales, FARDC et Wazalendo s’entredéchirent à coups de canons, dans une confusion qui révèle l’absence totale de commandement et de discipline au sein des forces loyalistes.
Cette anarchie militaire est le reflet direct d’un État en pleine implosion, où la hiérarchie n’est plus qu’un simulacre et où chaque faction, livrée à elle-même, tente d’assurer sa survie par la violence.
Une diplomatie erratique et l’isolement croissant de Kinshasa
Dans un tel contexte, la diplomatie congolaise aurait dû jouer un rôle central pour mobiliser un soutien international en faveur de la stabilisation du pays. Loin de s’inscrire dans une vision diplomatique cohérente et structurée, l’action extérieure du gouvernement Tshisekedi semble relever d’une série d’atermoiements hasardeux, marquée par l’improvisation et le manque de constance.
Privée de toute boussole stratégique, cette errance diplomatique trahit une absence de cap précis, où les initiatives s’enchaînent sans ligne directrice ni anticipation des répercussions. Dès lors, au lieu d’asseoir l’influence du pays sur la scène internationale et de défendre avec fermeté ses intérêts souverains, cette politique vacillante ne fait qu’exposer ses fragilités, nourrissant ainsi une perte de crédibilité dont les conséquences s’avèrent préjudiciables tant sur le plan régional que global.
L’initiative de Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères, visant à faire pression sur le club londonien Arsenal pour qu’il rompe son partenariat avec Visit Rwanda, relève d’une démarche aussi maladroite qu’inefficace.
Se voyant refuser toute considération par les dirigeants du club, elle illustre l’impuissance d’un régime qui cherche désespérément à détourner l’attention de ses propres responsabilités en tentant de discréditer le Rwanda dont la stratégie d’influence, à l’inverse, s’avère méthodique et fructueuse.
De même, la mobilisation d’un contingent impressionnant de députés congolais à Strasbourg pour convaincre leurs homologues européens tourne à la farce. Leur choix de s’allier avec Thierry Mariani, un député d’extrême droite français embourbé dans des affaires de corruption, d’abus de confiance et de blanchiment d’argent, est symptomatique de l’aveuglement stratégique des autorités congolaises.
S’afficher aux côtés d’un personnage aussi controversé, loin de renforcer la crédibilité de Kinshasa, achève d’isoler un régime dont les interlocuteurs se réduisent désormais aux figures les plus marginales de la scène internationale.
À travers cette série d’échecs militaires, diplomatiques et politiques, le régime de Félix Tshisekedi s’enfonce dans une crise dont il semble être lui-même l’architecte. Loin d’asseoir son autorité, il contribue, par ses errements et son incapacité à proposer une gouvernance stable, à précipiter la République démocratique du Congo dans l’abîme. À mesure que le chaos s’installe, la question centrale demeure : Kinshasa pourra-t-elle encore inverser le cours de son destin ou est-elle irrémédiablement vouée à la fragmentation et à l’anarchie ?
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