Ouvrant, ce jeudi, la Conférence de soutien à la paix et à la prospérité, le ministre Jean-Noël Barrot a livré un discours empreint d’équilibre et de gravité, saluant « la résilience admirable des peuples de l’Est congolais, une résilience qui force le respect et commande la solidarité internationale ».
Dans une allocution d’une rare clarté, le chef de la diplomatie française a réaffirmé le « plein soutien de la France aux médiations entreprises par les États-Unis, le Qatar, le Togo et l’Angola », rappelant que « la paix n’est jamais un miracle : elle est le fruit du courage, de la constance et du respect de la parole donnée ».
Ces mots, à la fois sobres et chargés de sens, résonnent comme une exhortation à la loyauté diplomatique, à une époque où les promesses politiques se consument plus vite que les conflits qu’elles prétendent éteindre.
Mais cette envolée lyrique, aussi juste soit-elle, s’est heurtée à la dure réalité des faits. La proposition française relative à la réouverture de l’aéroport de Goma, présentée comme un geste symbolique de confiance mutuelle, a rencontré une fin de non-recevoir cinglante.
Motif invoqué : un vice de forme et de procédure, dénoncé par plusieurs parties qui n’acceptent plus d’être mises devant le fait accompli par Paris et Kinshasa. Ce rejet traduit un malaise profond, celui d’une diplomatie qui, trop souvent, confond l’élan humanitaire avec l’ingérence, et la concertation avec le diktat.
Au cœur de la tourmente, Kinshasa persiste dans une posture de défiance. Comment, en effet, parler de « respect de la parole donnée » lorsque le président Félix Tshisekedi, signataire des accords de Doha et de la Déclaration des principes du 19 juillet 2025, s’emploie méthodiquement à en trahir les clauses ? Tandis que les salons européens célèbrent la paix, les bombes continuent de labourer les territoires, et les civils de payer le tribut de l’inconstance politique.
Face à cette duplicité, le message français, bien que porteur d’un souffle moral, perd de sa portée. Les peuples de la région n’attendent plus des déclarations compassées, mais des engagements concrets et respectés. La diplomatie ne saurait être un art de façade : elle doit redevenir un pacte de parole tenue et d’actions mesurées.
Ainsi, la France, qui prétend faire entendre la voix de la raison, se voit rappelée à la modestie : sans concertation sincère, sans respect des procédures, et sans égard pour les autorités de fait, toute initiative, même animée des meilleures intentions, court le risque de se dissoudre dans les brumes de la défiance.
 
			
			 
            									
            								 
        										
 
				
 
														
															











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