L’annonce solennelle a été faite par le Président français, Emmanuel Macron, lors de l’ouverture officielle de l’événement, soulignant l’urgence humanitaire qui frappe la région.

Dresser le sombre tableau de la situation en République démocratique du Congo, selon M. Macron, c’est exposer les plaies d’une humanité profondément meurtrie : « Une femme est violée toutes les quatre minutes, et un enfant toutes les trente minutes », a-t-il rappelé avec gravité.

Il a également évoqué l’ampleur du déracinement : un million de nouveaux déplacés depuis le début de l’année, six millions de personnes contraintes de fuir leurs foyers, dont des centaines de milliers réfugiés à l’étranger, et vingt-huit millions d’individus confrontés à l’insécurité alimentaire.

« Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques », a insisté le Président français, « ce sont les déchirures d’une humanité blessée, des cris que nul ne peut se permettre d’ignorer ».

Un appel à la solidarité et à la résilience

Dans son allocution, Emmanuel Macron a salué le courage et la résilience des populations des Grands Lacs, confrontées à des souffrances multiples et à des privations extrêmes. Il a souligné que les fonds mobilisés ne devaient pas être interprétés comme une aide ponctuelle, mais bien comme un investissement durable en faveur de la paix, de la dignité et de l’avenir de millions de personnes : « Aujourd’hui, ensemble, nous avons franchi une étape. Je suis fier de constater que vous avez collectivement mobilisé plus de 1,5 milliard d’euros d’assistance », a-t-il déclaré.

Cette conférence représente une avancée significative dans la mobilisation internationale pour répondre aux urgences humanitaires et soutenir les efforts de consolidation de la paix dans la région, en particulier en RDC. Elle réaffirme l’engagement politique et financier des acteurs internationaux à promouvoir des solutions durables et pérennes.

Promesses à concrétiser : une réussite politique avec nuances

Si l’annonce de 1,5 milliard d’euros constitue un signal fort, il convient de nuancer ce chiffre. Près de 500 millions d’euros avaient déjà été engagés au cours de l’année, et une partie des fonds correspond à des promesses antérieures réaffirmées à l’occasion de la conférence.

Le financement annoncé se répartit entre aide humanitaire d’urgence, soutien au développement et initiatives de paix. Cependant, l’échéancier précis de la disponibilité de ces fonds demeure à clarifier, une incertitude reconnue par plusieurs acteurs humanitaires présents.

Malgré ces zones d’ombre, la conférence est saluée comme une réussite politique incontestable. Elle a permis de replacer la crise des Grands Lacs au cœur de l’agenda international, rassemblant plus de soixante-dix délégations, dont toutes les grandes puissances occidentales.

Plusieurs États ont par ailleurs annoncé des financements additionnels, renforçant ainsi la dynamique collective en faveur de la paix et de la stabilité dans cette région si longtemps meurtrie.

La Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans les Grands Lacs, tenue à Paris, a mobilisé 1,5 milliard d’euros pour les populations vulnérables