Urgent

Le CICR dans le cadre du processus de désescalade en RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 24 juillet 2025 à 11:30

Lors du premier round de négociations tenu à Doha, la délégation de l’Alliance du Fleuve Congo/M23 a solennellement remis aux médiateurs une liste recensant près de sept cents individus incarcérés dans les geôles de Kinshasa notamment au sein des établissements pénitentiaires de Makala, de Ndolo ainsi que dans les sinistres locaux de la DEMIAP où ils croupissent dans des conditions dégradantes, indignes de toute humanité.

Leur seul tort : porter les traits et l’ascendance des Tutsi congolais, stigmate ethnique érigé en soupçon permanent et en délit d’existence. C’est précisément à l’égard de ces détenus, victimes silencieuses d’un apartheid judiciaire rampant, que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé sa disponibilité à jouer un rôle de facilitateur humanitaire, dans l’espoir de hâter leur libération et de restaurer, ne fût-ce que partiellement, la dignité bafouée de tant d’innocents.

Dans le sillage d’une dynamique diplomatique en gestation entre les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) et les représentants de l’Alliance du Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé sa pleine disposition à faciliter la libération de personnes détenues en lien avec les hostilités en cours.

Cette annonce s’inscrit dans le prolongement d’une déclaration conjointe issue de la médiation du Qatar, et s’articule avec un accord distinct paraphé à Washington entre la RDC et le Rwanda.

« Nos équipes sur le terrain en République démocratique du Congo se tiennent prêtes à œuvrer au rapatriement sécurisé des détenus issus des deux camps, afin de leur permettre de regagner leurs foyers et de retrouver les leurs », a déclaré Mirjana Spoljaric, présidente du CICR.

« De telles démarches à caractère strictement humanitaire constituent bien souvent les prémices d’une restauration progressive de la confiance, indispensable sur la voie, longue et ardue, de la réconciliation et de la paix durable ».

Mme Spoljaric a tenu à rappeler que le conflit qui ravage l’Est de la RDC depuis plusieurs décennies, d’une brutalité extrême, a plongé des générations entières de civils dans une spirale de détresse, de déracinement et de deuils répétés. La convergence des efforts diplomatiques initiés à Doha et à Washington offre, selon elle, une opportunité rare d’amorcer une inflexion structurelle du cycle de violences, en posant les jalons d’un avenir enraciné dans la stabilité et le respect de la dignité humaine.

Déjà, entre le 30 avril et le 15 mai derniers, le CICR a coordonné, à la demande conjointe du ministère congolais de la Défense, de la MONUSCO et de l’AFC/M23, le transfert humanitaire de plus de 1 300 militaires désarmés et de leurs familles de Goma vers Kinshasa.

Cette opération logistique d’envergure, couvrant près de 2 000 kilomètres et franchissant une ligne de front active, témoigne de la confiance placée dans la neutralité et la compétence du CICR en tant qu’acteur impartial.

Présent en RDC depuis 1978, le Comité international de la Croix-Rouge déploie ses efforts en faveur des populations affectées par les conflits armés et les violences chroniques, conformément au mandat que lui confèrent les Conventions de Genève de 1949. Organisation indépendante, impartiale et apolitique, le CICR s’attache à préserver la dignité des personnes et à soulager leurs souffrances en coopération étroite avec les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé sa pleine disposition à faciliter la libération de personnes détenues en lien avec les hostilités en cours

Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité