Les attaques contre les humanitaires sont une trahison de l’humanité commune

Redigé par Tite Gatabazi
Le 20 août 2025 à 12:20

À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, célébrée chaque 19 août, la communauté internationale est rappelée à une réalité tragique : les humanitaires, porteurs d’espérance dans les zones de conflit, deviennent eux-mêmes des cibles.

Depuis le début de l’année 2025, dix-huit membres du personnel et volontaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont trouvé la mort, assassinés alors qu’ils accomplissaient leur mission vitale dans les régions meurtries de Gaza, du Soudan, du Soudan du Sud, de l’Iran, de l’Éthiopie et de la République démocratique du Congo.

Cette hécatombe ne se limite pas aux zones d’intervention. Certains ont été tués chez eux, au milieu de leurs familles, dans des gestes de vie quotidienne ; d’autres encore ont été blessés, enlevés ou arbitrairement détenus. À ces violences directes s’ajoute une menace plus insidieuse : la diffusion volontaire d’informations mensongères visant à discréditer les organisations humanitaires et à les présenter comme des cibles légitimes, alimentant ainsi un climat de suspicion et de danger permanent.

Face à ce drame, les paroles conjointes de Kate Forbes, présidente de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, et de Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge, résonnent comme un appel à la conscience universelle. Elles rappellent que si leurs collègues persistent à se rendre chaque jour au chevet des populations éprouvées, ce n’est pas parce qu’ils ignorent la peur, mais parce que la souffrance des victimes de guerre est trop criante pour être laissée sans réponse.

Pourtant, la bravoure et le dévouement, aussi admirables soient-ils, ne protègent pas contre les balles ni contre la barbarie.

Le droit international humanitaire est sans équivoque : le personnel humanitaire doit être respecté et protégé en toutes circonstances. Attenter à leur vie constitue une violation grave des lois de la guerre, mais plus encore une trahison de l’humanité commune, puisqu’elle frappe ceux qui s’engagent au nom des plus vulnérables. Chaque humanitaire tué envoie un signal funeste : celui que leur vie, et par extension l’idéal de neutralité et de compassion qu’ils incarnent, peut être sacrifiée impunément. Cela est non seulement inacceptable, mais profondément corrosif pour les fondements mêmes du droit et de la solidarité internationale.

La Déclaration sur la protection du personnel humanitaire, récemment adoptée pour mobiliser les États et inverser cette tendance, ne saurait demeurer un texte incantatoire. Elle doit impérativement se traduire par des mesures concrètes et immédiates, engageant à la fois gouvernements, parties aux conflits et organisations régionales. Protéger les humanitaires, c’est protéger la dignité humaine dans ce qu’elle a de plus universel.

L’histoire récente rappelle avec gravité que les groupes armés ne s’arrêtent pas aux travailleurs humanitaires. Les FDLR, par exemple, avaient déjà assassiné l’ambassadeur d’Italie en République démocratique du Congo, illustrant le mépris absolu des règles internationales et la brutalité sans borne des acteurs terroristes.

Il ne suffit plus de s’indigner ; cette indignation doit devenir planétaire, s’accompagner de sanctions fermes et viser tous les soutiens directs ou occultes de ces mouvements criminels qui sévissent dans l’Est de la RDC comme ailleurs. Faute de quoi, ce sont les fondations mêmes de l’humanitaire qui risquent de s’effondrer sous les coups conjugués de la violence armée et de l’indifférence internationale.

Le 19 août, Journée mondiale de l’aide humanitaire, rappelle que les humanitaires sont souvent eux-mêmes des cibles dans les zones de conflit

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