Monseigneur Faustin Ngabu ou le pasteur et bâtisseur de paix

Redigé par Tite Gatabazi
Le 27 octobre 2025 à 10:20

Monseigneur Faustin Ngabu, dont l’ordination sacerdotale fut célébrée le 21 décembre 1963, s’impose dans l’histoire de l’Église catholique congolaise comme une figure éminente de piété, de sagesse et de dévouement pastoral.

Dès ses premiers engagements, il manifeste une vocation imprégnée d’un profond sens du sacré et d’une rigueur spirituelle qui le distinguent parmi les serviteurs de l’Évangile. Sa vie, entièrement consacrée à Dieu et à ses frères, illustre la fidélité indéfectible au ministère sacerdotal et à l’exemplarité morale que requiert la vocation épiscopale.

Le 25 avril 1974, Sa Sainteté le pape Paul VI, reconnaissant en lui un pasteur éclairé et un guide de haute probité, le nomme évêque coadjuteur du diocèse de Goma et lui confère le titre d’évêque titulaire de Tigamibena.

Sa consécration, le 7 septembre de la même année, sous la présidence de l’archevêque de Bukavu, Aloys Mulindwa Mutabesha Mugoma Mweru, et en présence des illustres co-consécrateurs Gabriel Ukec, évêque de Bunia, et Augustin Fataki Alueke, archevêque de Kisangani, constitue l’accomplissement d’une étape solennelle de sa vocation, consacrant sa destinée au service du Christ et de l’Église.

À la suite du rappel à Dieu de Joseph Busimba, Monseigneur Ngabu est appelé, le 27 octobre 1974, à la charge pleine et entière du diocèse de Goma. Il s’y distingue par un ministère empreint d’autorité morale, de clairvoyance pastorale et d’une inlassable sollicitude pour la paix et la réconciliation dans une région en proie à des tensions et des crises persistantes.

Sa gouvernance se caractérise par une subtile harmonie entre la fermeté doctrinale et l’ouverture au dialogue, érigée en modèle de sagesse ecclésiale et d’apaisement social.

Sous son magistère, la formation du clergé, l’éducation religieuse et l’édification d’institutions diocésaines solides sont élevées au rang de priorités, témoignant d’une vision stratégique pour le développement spirituel et institutionnel de son Église. Son autorité, empreinte d’humilité et de bienveillance, inspire respect et admiration, façonnant une communauté ecclésiale unie et fortifiée dans la foi.

Avoir servi comme enfant de chœur sa première messe à la paroisse de Bobandana revêt en ce moment douloureux une émotion particulière et une forte reconnaissance d’avoir connu Monseigneur Ngabu.

On se souvient avec admiration et respect des positions courageuses de Monseigneur Ngabu face à l’épineuse question de la nationalité, véritable colonne vertébrale des tourments qui ont ébranlé L’Est de la République démocratique du Congo au cours des quarante années suivant son accession à l’indépendance.

Conscient de l’enjeu central que cette problématique représentait, il n’hésita pas à prendre des risques considérables en prenant fait et cause pour les Congolais tutsi, s’élevant avec force et constance pour la protection et la défense de leur droit inaliénable à la nationalité congolaise.

Dans un contexte où l’instrumentalisation politicienne de la question identitaire engendrait souffrances, exclusions et violences, son engagement courageux se manifesta comme un phare de justice et de dignité, contribuant à rappeler que la reconnaissance des droits fondamentaux demeure la condition sine qua non de la cohésion sociale et de l’édification d’un État véritablement inclusif et souverain.

Le 18 mars 2010, la sagesse et la dignité de Monseigneur Ngabu sont honorées par l’acceptation par Sa Sainteté le pape Benoît XVI de sa démission pour limite d’âge, marquant la fin d’une étape active mais non celle de son influence spirituelle.

Sa mémoire demeure vivante, empreinte de gravité et de grandeur, telle une lumière pastorale éclatante qui continue d’illuminer le diocèse de Goma et d’inspirer les générations futures.

Monseigneur Faustin Ngabu laisse derrière lui un héritage indélébile : celui d’un pasteur exemplaire, d’un médiateur de paix infatigable et d’un serviteur irréprochable de l’Évangile, dont l’œuvre demeure gravée dans le cœur des fidèles et dans l’histoire de l’Église de la RDC.


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