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Révélations du scandale Bruguière sur le génocide perpétré contre les Tutsi

Redigé par Franck_Espoir Ndizeye
Le 3 avril 2024 à 07:46

Dans un récit accablant, "Le Cri du Falcon. Un crime judiciaire d’État" revisite l’instruction controversée du juge antiterroriste français, Jean-Louis Bruguière sur l’attentat ayant coûté la vie aux présidents rwandais Habyarimana et burundais Ntaryamira. Lequel avait donne le coup d’envoi du génocide perpétré contre les tutsi au Rwanda. Une investigation menée par Me Bernard Maingain et exposée par le média en ligne Afrikarabia révèle un enchevêtrement de manipulations et d’injustices.

Au cœur des ténèbres qui ont enveloppé le Rwanda avec le génocide perpétré contre les tutsi en avril 1994, un nouvel ouvrage intitulé "Le Cri du Falcon. Un crime judiciaire d’État" déchire le voile sur une page sombre de la justice française. Au fil des pages, Me Bernard Maingain, avec l’appui de son confrère Me Lef Forster, critique la gestion de l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président Habyarimana, point de départ du génocide perpétré contre les Tutsi.

Dans une interview avec le media Afrikarabia, ces acteurs clés dénoncent une enquête marquée par des dérives préoccupantes, comparables à l’affaire Dreyfus pour leurs implications raciales et judiciaires.

L’interview révèle d’emblée la profondeur des comparaisons historiques. Me Lef Forster évoque les écrits racistes du colonel Théoneste Bagosora et les relais puissants qu’ils ont trouvés en France, illustrant un parallélisme inquiétant avec l’antisémitisme de l’affaire Dreyfus.

« Les termes de comparaison sont nombreux, et ils sont posés par des génocidaires et leurs séides, à commencer par le premier d’entre eux, le colonel Théoneste Bagosora, surnommé ‘Colonel Apocalypse’. Ses écrits racistes comparant de prétendus caractères somatiques des Juifs et ceux des Tutsi vont peser dans l’enquête du juge Bruguière. Dès le mois d’avril 1994, l’historien Jean-Pierre Chrétien a parlé d’un ‘nazisme tropical’. Ce racisme trouvera de puissants relais en France », confie-t-il, établissant un lien entre les manipulations judiciaires des deux époques.

Au cœur de cette controverse, l’enquête de Jean-Louis Bruguière est critiquée pour son parti pris et ses méthodes douteuses. Bernard Maingain dénonce une instruction guidée par "une passion raciste", ayant conduit à de fausses accusations contre les membres du FPR.

Il affirme : "J’ai estimé, et mes clients aussi, qu’il fallait enfin lever le voile sur la réalité de ce dossier où tout fut manipulation et mensonge venant toujours du même clan des génocidaires et de leurs protecteurs. Les preuves sont au dossier et tout indique qu’il fallait rechercher les auteurs du forfait dans le groupe des génocidaires et de leurs protecteurs", mettant en lumière les mécanismes de dévoiement de la justice.

Et d’ajouter : “Cela permettait enfin de dévoiler le vrai visage des auteurs de ces tromperies qui font encore illusion dans certains cercles nostalgiques des théories ethnistes.”

La publication de cet ouvrage interview près de trois décennies après le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 au Rwanda, répond à une urgence de vérité et de justice. Il fallait enfin lever le voile sur la réalité de ce dossier où tout fut manipulation et mensonge, explique Maingain, soulignant l’importance de rectifier le narratif historique et judiciaire autour de l’attentat du 6 avril 1994.

Les détails de l’enquête, selon Maingain, illustrent une suite d’irrégularités et d’influences extérieures. Le rôle de Paul Barril, en particulier, est scruté, dépeignant une enquête marquée par des interférences et des omissions flagrantes. L’implication des familles et des proches de Habyarimana dans l’orientation de l’enquête est également mise en avant, révélant un entrelacement complexe d’intérêts personnels et politiques.

La couverture médiatique de l’enquête ne laisse pas non plus indifférent. Me Lef Forster pointe du doigt les fuites orchestrées et la désinformation pratiquée par certains médias, contribuant à forger un narratif judiciaire biaisé. Cette stratégie médiatique est comparée à une opération de désinformation, influençant l’opinion publique et le cours de la justice.

"Le Cri du Falcon" et l’interview s’inscrivent dans une démarche plus large de réhabilitation de la vérité historique et judiciaire. En mettant en lumière les manquements et manipulations qui ont entaché l’enquête sur l’attentat du 6 avril 1994, Me Bernard Maingain et Me Lef Forster rappellent l’importance de la vigilance face aux dérives de la justice.

“En 1994, la vitesse, l’extrême cruauté et la terrible efficacité du génocide des Tutsi du Rwanda ainsi que la lâcheté de la communauté internationale qui retire très vite la quasi-totalité des Casques bleus sous pression du gouvernement belge focalisent l’attention de l’opinion publique en Occident. Il fallut quand même un million de morts Tutsi pour qu’elle s’intéresse au sort des Rwandais Tutsi. C’est très cher payé.”

À travers cette révélation, c’est un appel à la mémoire et à la responsabilité qui est lancé, dans l’espoir de rendre justice aux victimes d’une des tragédies les plus marquantes de la fin du XXe siècle.

L’histoire sinueuse de l’enquête sur l’attentat déclencheur du génocide perpétré contre les Tutsi révèle un enchevêtrement de désinformations et de manipulations. Dès le début, les enquêtes belges et les informations de la DGSE pointaient vers les extrémistes hutu.

Cependant, une campagne de désinformation orchestrée en France, alimentée par des accusations infondées et la radio RTLM, détourne l’attention vers le Front patriotique rwandais et les Tutsi.

Au cœur de cette machination, Paul Barril, mercenaire controversé, émerge comme une figure centrale, manœuvrant habilement pour influencer la justice française. Son implication, ainsi que celle des proches de Habyarimana, jette une lumière crue sur les rouages troubles du scandale Bruguière et ses conséquences dévastatrices sur la quête de vérité.


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