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Dr Isaie Nzeyimana publie une trilogie : Ecole, Développement et Revivre les humanités

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 17 octobre 2017 à 03:24

Dr Isaie Nzeyimana est un professeur de philosophie hégelienne à l’Université du Rwanda et dans d’autres instituts universitaires du Rwanda. Il vient de publier aux Editions du Net à Paris une trilogie “ L’Afrique et son Concept ”, “Critique de l’Ecole Rendue Publique” et “ Histoire et Pragmatisme : le Rwanda, sur sa Route ”.
Enfin, le Rwanda peut se targuer d’avoir un fils qui réfléchit profondément sur les défis sociaux de l’heure : quel développement sied-il au Rwanda et à l’Afrique ? ( L’Afrique et son (...)

Dr Isaie Nzeyimana est un professeur de philosophie hégelienne à l’Université du Rwanda et dans d’autres instituts universitaires du Rwanda. Il vient de publier aux Editions du Net à Paris une trilogie “ L’Afrique et son Concept ”, Critique de l’Ecole Rendue Publique” et “ Histoire et Pragmatisme : le Rwanda, sur sa Route ”.

Enfin, le Rwanda peut se targuer d’avoir un fils qui réfléchit profondément sur les défis sociaux de l’heure : quel développement sied-il au Rwanda et à l’Afrique ? ( L’Afrique et son Concept ) Quels profils l’Ecole publique doit-elle arrêter pour garder l’humanisme des nobles lettres, de la science et des techniques tous revalorisant et ennoblissant l’Africain et le Rwandais en particulier ? ( Critique de l’Ecole Rendue Publique ) Mais aussi, dans cet actuel univers où le politique est plus individualiste que jamais, comment alleger cet appétit glouton des nourritures terrestres ? Que doit lui apporter le philosophe dans ses conseils sur l’art de gouverner en toute humanité ? ( Histoire et Pragmatisme : Le Rwanda, sur sa Route )

Un lien commun de ces trois ouvrages : L’auteur pense philosophiquement à l’absurde un développement continu de l’Afrique et du Rwanda en particulier. Il s’imagine ce qu’aurait été une Afrique qui n’aurait pas subi une sauvagerie esclavagiste et une autre à peine légère du colonialisme avec l’introduction de nouvelles valeurs occidentales qui ont vite écrasé les traditionnelles.

L’Afrique et son Concept

Dans un petit paragraphe, l’auteur donne le thème central du Premier volet de la trilogie ; une quête impossible d’un développement africain autocentré :

“L’Afrique et son concept est une Afrique continentale et habitée par les hommes, témoins de l’humanité adulte. Mais c’est aussi une Afrique qui se renie ou se supprime dans l’argent de l’étranger et dans le refus de recentrer son développement sur elle-même comme une unité sérieusement économique ; c’est alors une Afrique inquiète de ses propres contradictions. Sa négativité étant aussi « son retour dans son fondement », le concept de l’Afrique est sa certitude à transformer son unité continentale en conditions extérieures d’hébergement de son hospitalité. En ce sens, le développement est une lutte de soi, sur soi et contre soi-même”, écrit-il dans son mot d’introduction montrant comme le chanteur Johnny Halliday le dit si bien dans sa chanson “Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir”. Le philosophe trouve que le développement de l’Afrique est hypothéqué de puis qu’ “… elle a emprunté le modèle de l’argent comme critère décisif de la définition de la richesse. À ce moment, elle a oublié que son vin de palme, sa bière de sorgho, du miel et de banane, son igname, ses plantes alimentaires, ses industries familiales ou domestiques, sa pharmacopée, son feu, sa métallurgie,… étaient aussi des richesses à agrandir et à transformer de leurs dedans….”.

Le Philosophe a posé son postulat d’une Afrique culturellement violée et bafouée ; une Afrique défigurée qui a longtemps accepté son triste sort de ne plus penser d’elle-même, de consommer spirituellement et matériellement autrui, l’Occident.

L’école perdant ses humanités : Elle n’éclaire plus sérieusement la société ?

Les savoirs et les savoir-faire nécessaires à son existence, elle devra pour cela les recentrer autour de l’école. Cette « école (qui) doit être à nouveau le lieu de l’hospitalité, de la générosité sans frontières et de l’enfantement de l’humanité en perpétuelle maturation ». Dans son chaînon : «  Critique de l’Ecole Rendue Publique  », l’auteur craint que ce Temple sacré du savoir ne se rapproche des lieux communs, il a peur qu’il soit profané.

Il expose ses craintes dans son avant-propos de Critique de l’ Ecole Rendue trop Publique. Il se révolte contre une banalisation des savoirs. Il a peur de mettre sur pied d’égalité un expert en sciences pratiques avec un philosophe réfléchissant sur les coutures célestes de l’univers ou sur les affaires sociétales ou sur l’avenir de l’humanité :

« Les contextes des urgences du développement spécifiques aux pays pauvres, les contextes de l’insertion professionnelle ou du chômage communs à tous les pays riches et pauvres, les contextes des étudiants mal orientés à l’université, les contextes de la difficile intégration des modèles pédagogiques anglo-saxons pragmatiques et rationalistes, les contextes des environnements scolaires moins généreux… détournent l’école de son origine. En ses origines antiques, l’école est un temple, le savoir est une unité théorique et pratique, le primat revenant à l’ascèse estudiantine et à l’abstraction en tant qu’elles distinguent un intellectuel d’un artisan… ».

Dans sa critique, le philosophe dresse une plate bande élargie d’options à verser dans le débat autour de la question de cette Ecole rendue trop publique, ne formant pas nécessairement des philosophes mais des hommes pratiques.

Le politicien pourra-t-il consulter le philosophe pour une parfaite gouvernance
De là à faire un saut dans Histoire et Pragmatisme : Le Rwanda, sur sa Route, tout est prêt pour réfléchir sur les profils de l’Ecole publique actuels en cours au Rwanda et sur l’Ecole publique du Rwanda futur. Ici l’auteur lie profils de l’Ecole et une société rwandaise atteinte d’un cancer ayant métastasé avec le Génocide des Tutsi de 1994 mais capable de guérir.

« Le débat est d’un autre ordre : la pragmatique et l’éthique des projets politiques. La réconciliation, assise fondamentale dans la conduite de cette réflexion, trouve ses conditions de possibilité dans une fraternité nationale rwandaise, parfois manquée, mais toujours permanente même dans le déchirement et les controverses de l’historiographie rwandaise”. Ici le philosophe s’abîme dans des réflexions profondes qui aboutissent à de grands chantiers nationaux, de grands projets de société où il recommande au politique d’être à l’écoute attentive du philosophe :

“Ce livre est une pédagogie des mémoires contradictoires ; il est une philosophie de l’histoire qui libère l’histoire et la politique des contextes qui la produisent pour fixer leur idéalité ; il est un dialogue entre la philosophie et la vie, entre les philosophes et les acteurs politiques ; il est une éthique et une pratique politique qui tire des leçons des révolutions historiques passées ; il est un outil didactique à la pratique politique et au développement des politiques sectorielles”.


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