"En politique, c’est partout dans le monde. Il y a des hauts et des bas. Nous avons vécu avec l’Uganda en bonne inelligence durant beaucoup d’années. Les malentendus surgissent de temps à autre et se dissipent. Nous sommes confiants qu’il arrivera un jour où ces derniers seront complètement effacés", a-t-il confié au journaliste ajoutant que tout malentendu entre pays a des implications économiques négatives sur les deux pays.
"Le Rwanda est contre ce mauvais climat qui perdure entre lui et son voisin l’Uganda", a-t-il ajouté n’oubliant pas néanmoins que partout dans le monde des relations bilatérales entre pays sont souvent torpillées par de "passagères incompréhensions".
Kagame a focalisé son propos sur le fait actuel qui empuantit les relations bilatérales rwando-ugandaises, le fait que les forces de sécurité ugandaises sont impliquées dans le soutien actif aux mouvements armés rwandais des FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda et de RNC/Rwanda National Congress.
"Par ce projet ugandais de soutien aux mouvement rebelles contre le Gouvernement rwandais, l’Uganda montre clairement ses motivations alimentées par le fait que nous poursuivons nos intérêts et non les siens. Ils (les Ugandais) ne voient pas d’un bon oeil un Rwanda doté d’un gouvernement qui agit en toute indépendance. Ils veulent voir un Rwanda adopter un profil bas",a dit le Président rwandais Paul Kagame qui, maintenant, divulgue le vrai fond du contentieux rwando-ugandais.
Pourquoi les cachots, prisons et autres safe houses ugandais sont pleins de Rwandais ?
Le Président donne une explication sur l’information émanant du Ministère rwandais des affaires étrangères selon lesquelles plus de 980 citoyens rwandais résidant ou voyageant en Uganda ont été déportés pour le Rwanda après cachot et tortures atroces. Il balaie d’un coup de vent les déclarations selon lesquelles les Rwandais déportés et d’autres qui croupissent dans les geoles ugandaises sont tantôt des espions au service de leur pays, que ce sont des irréguliers alors que l’espace EAC a encouragé la circulation des personnes et des biens d’un pays à l’autre rien qu’avec une carte d’identité biométrique.
"Les Ugandais brandissent un argument farfelu. Ils disent que le Gouvernement rwandais a des agents en Uganda qui les combattent. Et ils font une répression indisticte. Femmes, enfants, hommes y compris des étudiants réguliers dans les écoles et instituts ugandais, tous sont arrêtés", a confié Kagame ajoutant qu’au vu de cette situation empirée, le Rwanda a conseillé ses citoyens de ne plus entreprendre des voyages dans ce pays.
Bien informé des menées des forces de sécurité ugandaises, Kagame parle de 200 citoyens rwandais arrêtés et pour lesquels aucun crime probant ne pèse sur eux au point que les forces de sécurité ugandaises ne savent les déférer devant la justice.
"Nous Rwandais, n’avons aucune intention d’interférer dans les prises de décision des Ugandais. Nous les avons prié et sérieusement insisté leur demandant de faire comparaître devant la justice les détenus rwandais dans leurs prisons. Rien ou presque n’a été fait. Ceux qui, parmi eux, ont la chance d’être déportés, après avoir passé la frontière, confient à la presse qu’ils viennent injustement de séjourner 9 à 12 mois dans leurs prisons. Nous nous sommes gardés d’empirer la situation. Une opinion publique généralisée craignent une guerre qui peuvent en érupter entre nos deux pays. Moi non plus je ne vois pas d’un bon oeil un tel piètre développement de la situation car l’Uganda sait très bien les conséquences d’une telle guerre",a-t-il dit déclarant : "Nous ne voulons pas du tout envisager une telle option car chacun d’entre nous perdrait au change".
D’aucuns pensent que Paul Kagame, parlant de malheureuses pertes de part et d’autre, faisait allusion à l’échauffourée de Kisangani en RDC en 2000 (du 5 au 10 juin) entre troupes ugandaises et rwandaises où quelques 2.000 hommes de troupes ugandais ont perdu la vie alors que les deux forces luttaient pour occuper l’aéroport stratégique de Kisangani alors que les deux parties poursuivaient leur avancée sur Kinshasa appuyant les troupes du RCD/Rassemblement Congolais pour la Démocratie.
La situation est loin d’être séreine entre les deux pays. Le Président Paul Kagame répète à qui veut l’entendre que "Le Rwanda ne tolèrera point tout régime étranger qui voudrait lui nuire et porter atteinte à ses intérêts", lui qui ne veut rien qu’une coexistence pacifique.
Le mot de la fin ?
Le Journaliste du TAZ assaille le Président Paul Kagame de questions cherchant une clarification de sa position sur cette question. Veut-il savoir s’il y a des offres de médiation en cours de puissances étrangères comme l’anglaise Claire Short dans les temps durs de Kisangani en l’an 2000 ?
Veut-il savoir si les sociétés civiles ugandaise et rwandaise sont actives à aider à la résolution pacifique de ce conflit qui risque de dégénérer en guerre ouverte si Museveni continue de préparer les combattants RNC et, pense-t-on sérieusement, à préparer un camp d’entraînement dans les vastes espaces-champs de tabac que l’Uganda a concédé au richissime rwandais Tribert Rujugiro Ayabatwa, lui aussi, comme le général Faustin Kayumba Nyamwasa, dissident et combattant avec acharnement le régime de Paul Kagame ?
Une réthorique menaçante et inquiétante appelant aux efforts conjugués de la société civile
Kagame est sincère et clair sur ce point. Apparemment il contient difficilement sa colère ne comprenant pas ce qui se passe dans l’esprit de son Oncle Museveni qui tient contre vents et marées à l’écarter du leadership rwandais depuis les anciens temps de 1998-2000 où il faisait office de Vice-Président et Ministre de la Défense du Rwanda.
"Oui ! Si vous dépassez la limite, (la réponse sera cinglante). Vous avez tout le loisir de faire tout ce que vous voulez dans les limites territoriales de votre pays y compris arrêter (même illégalement des gens, citoyens Rwandais). Mais si vous enjambez la frontière et vous retrouvez au Rwanda dans votre tentative de destabiliser le pays, alors là, la situation changera...vous aurez signé le déclanchement des hostilités", a confié Kagame au journaliste montrant que l’actuellement réthorique énoncée par Kigali et Kampala n’est pas pour apaiser les esprits.
Une situation qui exige de grands médiateurs internationaux et convoque des interventions et actions positives des sociétés civiles rwandaise et ugandaise pour mieux ramener un climat de convivialité qui caractérisait les deux régimes Museveni et Kagame issus de guérillas successives (1986 et 1994) et pour lesquelles l’union a fait la force avec des fruits certains.
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