De la bêtise à l’outrance en RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 18 juillet 2023 à 09:51

« L’outrance est souvent bête et la bêtise s’offre la plupart du temps le confort de l’outrance ». Cette phrase résume une observation complexe de la nature de la classe politique de la RDC. Pour comprendre les intrications entre l’outrance et la bêtise, il faut s’immerger dans le monde de la philosophie, où des penseurs tels que Voltaire, Nietzsche et Kant ont exploré des thèmes similaires.

Voltaire, avec son humour et sa sagacité caractéristiques, a écrit dans son « Dictionnaire philosophique » : « La bêtise insiste toujours ». Ce qui pourrait suggérer qu’il existe une ténacité inhérente à la bêtise qui tend à amplifier l’outrance.

Dans les inégalités flagrantes en RDC, Monseigneur Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi a dénoncé l’insoutenable train de vie de la classe politique congolaise face à la misère des citoyens, Tshisekedi a vu dans ces propos « une dérive dangereuse »

Ces divergences de perspective soulèvent des questions fondamentales sur la justice sociale, la responsabilité et le rôle de l’oligarchie en RDC, examinées par des philosophes comme Platon, Rousseau et Hegel.

Platon, dans « La République » exprime ses inquiétudes quant à l’oligarchie, définie comme le pouvoir concentré entre les mains de quelques-uns.

Pour lui, une telle structure sociale est injuste et conduit à l’exploitation de la majorité par une minorité privilégiée. Jean-Jacques Rousseau, dans « Du Contrat Social », articule son célèbre adage : « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers ».

Pour Rousseau, la pauvreté extrême dans le contexte de l’opulence excessive n’est pas seulement un signe d’inégalité, mais aussi une preuve de l’aliénation de l’homme, une entrave à sa liberté fondamentale.

Mais Monseigneur Fulgence Muteba ne s’arrête pas en si bon chemin. Il dénonce « la recherche paranoïaque des boucs émissaires pour masquer les échecs du gouvernement ».

Hegel, dans sa « Phénoménologie de l’esprit », traite de la façon dont les individus attribuent leurs échecs à des boucs émissaires plutôt que d’accepter leur propre part de responsabilité.

Cela permet à l’oligarchie de maintenir son pouvoir en détournant l’attention des inégalités systémiques.

Quand Monseigneur Fulgence Muteba dénonce l’oligarchie, il éclaire les inégalités et appelle à la responsabilité sociale et individuelle. Cependant, Tshisekedi qui cherche partout et en tout un bouc émissaire est guidé par un désir de détourner l’attention de ses propres échecs et de les projeter sur d’autres.

Ce contraste entre le sage et le bouc émissaire illustre la tension entre la vérité et la commodité, la justice et l’évasion. Il nous rappelle la nécessité de faire preuve de courage et de responsabilité face à l’injustice sociale.

Comme l’a dit Socrate : « Un homme doit être prêt, à tout moment, à dire et à faire ce qui est juste ». Friedrich Nietzsche, dans « Ainsi parlait Zarathoustra » déclare : « La bêtise est un prodigieux phénomène : il n’y a pas de mère qui ait assez d’amour pour son enfant pour préférer sa bêtise à sa malice ».

Selon Nietzsche, la bêtise possède une force autonome et autodestructrice qui trouve souvent son exutoire dans l’outrance.

Emmanuel Kant, de son côté, en établissant la distinction entre l’ignorance et la bêtise dans son ouvrage « Anthropologie d’un point de vue pragmatique », affirme que la bêtise est un manque de jugement qui peut conduire à des excès d’expression ou à l’outrance.

La bêtise est donc souvent le berceau de l’outrance, car elle est aveugle aux conséquences de ses actions et aux sentiments des autres. L’outrance, à son tour, est une manifestation de la bêtise car elle va à l’encontre du sens commun et de la mesure, deux qualités que la bêtise néglige.

Les penseurs modernes ont également examiné ce lien. Michel Foucault, dans « Les Mots et les choses » explore l’idée que la bêtise, en tant que système de pensée, peut donner lieu à des expressions outrancières qui dénaturent la réalité.

L’outrance et la bêtise sont deux facettes interdépendantes de la nature du pouvoir de Tshisekedi.


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