Urgent

Goma ou quand l’autorité redonne un visage à la paix

Redigé par Tite Gatabazi
Le 14 mai 2025 à 11:07

A la suite de l’effondrement stratégique des forces loyalistes dans la région de Goma, plusieurs éléments résiduels du pouvoir central se sont repliés dans des quartiers qu’ils connaissent intimement, parfois hébergés par des complicités souterraines, pour perpétuer une terreur larvée.

Par cette tactique, ils visent non seulement à semer le chaos mais surtout à en imputer la responsabilité au mouvement révolutionnaire de l’AFC/M23, dans une tentative désespérée de décrédibilisation. En orchestrant de telles manœuvres, ils espèrent alimenter la communication gouvernementale qui s’efforce de faire croire à une incapacité structurelle du mouvement à stabiliser Goma à l’image d’un pouvoir de Kinshasa accusé d’incompétence et d’exactions.

Mais cette mise en scène se heurte, une fois encore, à l’évidence. Les opérations de bouclage menées par l’AFC/M23 dans les territoires de Goma et de Nyiragongo se poursuivent sans relâche. Ces actions ciblent la prolifération des armes illicites et la neutralisation des foyers d’instabilité.

A ce jour, plus de 300 individus ont été interpellés à la suite de ces fouilles systématiques : 18 présumés soldats des FARDC, 9 policiers nationaux, 34 présumés miliciens Wazalendo, 17 affiliés aux FDLR, et 15 autres personnes suspectées d’actes criminels.

Lors d’une présentation publique au stade de l’Unité, les responsables de l’AFC/M23 ont défendu cette initiative comme une réponse nécessaire à l’insécurité croissante qui gangrène la ville : assassinats, kidnappings, pillages, violences anonymes qui minent chaque jour la vie des civils. Le mouvement affirme que son objectif demeure clair : désarmer les acteurs occultes de la violence, notamment des membres présumés des forces régulières, des groupes armés irréguliers comme les Wazalendo, les FDLR et autres réseaux para-étatiques.

Il est des situations où le fait accompli devient si brutal, si soigneusement huilé par la machinerie militaire et l’ingénierie communicationnelle, qu’il en vient à se présenter comme la seule alternative possible.

Ce qui s’écrit aujourd’hui à Goma n’est pas le récit d’une conquête brutale, mais celui, bien plus profond, d’une renaissance lente et déterminée, portée par ceux que l’on s’obstinait à marginaliser du débat national : les forces de l’AFC/M23.

Là où les forces dites « républicaines » n’ont su offrir que confusion, exactions et promesses trahies, émerge désormais un ordre nouveau, non imposé par la seule force, mais légitimé peu à peu par la confiance retrouvée d’une population longtemps meurtrie.

Faut-il rappeler que, durant de longues années , Goma et ses alentours furent livrés à une coalition armée chaotique, où miliciens incontrôlés, forces régulières corrompues et mercenaires d’opportunité s’étaient arrogé le droit d’ensanglanter la région, dans l’impunité la plus totale ?

Là où le pouvoir central a failli, préférant la répression à l’écoute, la prédation à la justice, l’AFC/M23 a su, dans le silence des bombes tues, établir une autorité fondée sur la restauration de la paix, la discipline des troupes, et une présence administrative de plus en plus perceptible.

Il ne s’agit pas ici d’un simulacre d’ordre, mais bien d’un effort constant de stabilisation : bouclages méthodiques, démantèlement des réseaux d’insécurité, désarmement ciblé des fauteurs de troubles, même au sein des corps jadis auréolés de légitimité étatique.

Plus de trois cents interpellations en témoignent, dont plusieurs dizaines d’éléments identifiés comme appartenant aux FARDC, à la PNC, aux Wazalendo ou aux FDLR autant de factions qui, hier encore, étaient perçues par la population non comme protectrices, mais comme persécutrices.

Cette opération d’assainissement sécuritaire, loin d’être une entreprise d’intimidation, s’inscrit dans une volonté manifeste de rendre la ville à ses habitants. Pour la première fois depuis longtemps, des voix s’élèvent non pour crier à l’injustice, mais pour saluer la fin des tracasseries, la disparition des barrages illégaux, la baisse significative des enlèvements et des exactions nocturnes. Le marché respire, les rues se remplissent à nouveau, et les regards retrouvent quelque chose de l’assurance qu’ils avaient perdue.

L’AFC/M23, en assumant les fonctions régaliennes que l’État avait désertées, ne prétend point substituer la légitimité par la force, mais bien faire de la sécurité la condition première de toute reconstruction civique. Car la paix n’est pas un slogan ; elle se mesure dans les gestes du quotidien, dans la stabilité retrouvée des foyers, dans la possibilité offerte à chacun de ne plus vivre dans la peur. En ce sens, l’administration progressive mise en place ne constitue pas une occupation, mais une respiration.

Ainsi donc, à ceux qui s’interrogent encore sur la légitimité d’un pouvoir qui naît dans l’effort de rétablir la justice, il faut répondre que la légitimité ne vient pas toujours des urnes ; elle vient aussi des actes. Et lorsque l’oubli de l’État engendre le chaos, il est des forces lucides qui, dans un sursaut de responsabilité, rétablissent ce que la République avait abandonné.

Il ne s’agit pas ici d’une victoire militaire, mais d’une victoire sur la peur, sur l’injustice, sur le sentiment d’abandon. C’est à cela que travaille l’AFC/M23 et c’est cela que les populations, de Goma à Sake, commencent à reconnaître, non dans la crainte, mais dans une espérance nouvelle. Une autorité, enfin, qui ne tue pas, qui n’humilie pas, mais qui protège et reconstruit.

À la suite de l’effondrement des forces loyalistes de Goma, plusieurs éléments résiduels du pouvoir central se sont repliés dans des quartiers qu’ils maîtrisent parfaitement

Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité