Après les affrontements entre les Wazalendo et les Forces armées congolaises (FARDC), après les incursions des FDLR s’opposant tantôt aux FARDC, tantôt aux wazalendo, après le carnage perpétré à Goma par la Garde républicaine, voici que Kinshasa devient le théâtre d’une nouvelle scène d’anarchie sécuritaire : des militaires de la Garde républicaine affrontant des policiers dans une escalade aussi brutale qu’absurde.
Mercredi 19 mars, au cœur du quartier Kalamu, un sous-commissariat de Matonge a été le lieu d’un affrontement inédit entre ces deux corps censés incarner l’autorité et la protection publique.
Selon Charly Luboya, bourgmestre de la commune, des militaires de la Garde républicaine ont attaqué, sans motif apparent, le poste de police de Makala. Face à cette agression inattendue, les forces de l’ordre ont riposté, et ce qui aurait pu rester une altercation circonscrite s’est transformé en un échange de tirs d’une rare violence.
Au milieu de cette frénésie chaotique, une vie innocente a été fauchée. Un homme d’une quarantaine d’années, victime d’une balle perdue, est tombé sous le feu de cette confrontation insensée, son corps sans vie étant ensuite transporté à la morgue de Mabanga Yolo. Comme un sinistre leitmotiv, la tragédie a suivi son cours habituel : les responsables de ce désordre ont aussitôt pris la fuite, laissant derrière eux le désarroi et l’amertume d’un État dont l’autorité s’effrite au rythme des balles fratricides.
Cette scène d’affrontement, loin d’être un incident isolé, illustre avec acuité la profonde dissonance qui gangrène les forces de sécurité congolaises. Entre une Garde républicaine qui semble s’affranchir de toute discipline et une police impuissante à affirmer son rôle, le chaos devient la norme, et la frontière entre force publique et milice armée s’amenuise dangereusement. Loin d’incarner le rempart contre l’instabilité, ces factions antagonistes apparaissent désormais comme les vecteurs mêmes d’un désordre institutionnalisé, où l’arbitraire supplante l’État de droit et où l’usage des armes se substitue au principe d’autorité.
Ainsi, ce nouvel épisode de violence interne ne fait que confirmer une réalité inquiétante : en l’absence de commandement unifié et d’une discipline rigoureuse, les forces censées incarner la stabilité deviennent elles-mêmes les artisans de la désagrégation nationale.
Plus qu’une simple rixe entre corps armés, ces affrontements sont le reflet d’une déliquescence profonde, où l’État vacille sous le poids de ses propres incohérences et où l’ordre républicain semble chaque jour un peu plus livré à l’inconstance des armes.

AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!