En établissant des alliances hasardeuses, notamment avec des milices controversées telles que les FDLR et les FNL de Rusesabagina, le pouvoir burundais risque d’accélérer l’instabilité régionale et de fragiliser davantage sa position politique et économique déjà compromise.
Le Burundi traverse une période de turbulences internes marquée par des crises économiques aiguës et une instabilité politique grandissante. Les pénuries de devises, de carburant et de produits de première nécessité soulignent la vulnérabilité économique du pays, où l’inflation met les produits de base hors de portée de la majorité de la population.
Par ailleurs, la corruption, les dissensions au sein du parti au pouvoir, et une armée désillusionnée compliquent encore davantage la situation. Cette instabilité sociale et économique, couplée aux excès de la Première Dame et à l’influence grandissante de groupes terroristes tels les FDLR et FNL de Rusesabagina, constitue un terrain propice pour une crise politique majeure.
Le président Ndayishimiye a choisi de se rapprocher du régime de Félix Tshisekedi en RDC, cherchant un soutien financier et idéologique à travers une alliance qui implique les FDLR, un groupe armé, terroriste et génocidaire hostile au Rwanda.
Cette collaboration offre au Burundi des avantages à court terme, mais elle comporte des risques stratégiques importants. La RDC utilise le territoire burundais comme une base arrière pour les FDLR et le FLN de Rusesabagina, deux groupes perçus comme des menaces majeures par le Rwanda.
L’implication du Burundi dans ce réseau d’alliances militaires et politiques pose un risque de confrontation directe avec le Rwanda, une puissance régionale qui ne tolère pas de telles provocations. Le récent affrontement entre les troupes burundaises et les forces du M23 sur la route entre Minova et Sake, qui a causé de lourdes pertes pour le Burundi, illustre la précarité de cette alliance.
En outre, l’incident de bombardement à Mugunga par les wazalendo a causé des pertes civiles, exacerbant les tensions régionales et attirant des critiques internationales.
La « roulette russe » que joue le Burundi avec ses alliances précipitées présente un danger considérable. En fournissant une base logistique aux milices extrémistes sur son territoire, le Burundi compromet son intégrité territoriale. Les groupes armés, souvent autonomes et difficiles à contrôler, représentent une menace pour la souveraineté burundaise.
Historiquement, les alliances avec des groupes extrémistes échappent au contrôle de leurs instigateurs, qui finissent par subir les répercussions imprévues de leurs choix stratégiques.
La communauté internationale, de plus en plus préoccupée par l’instabilité de la région des Grands Lacs, pourrait intensifier les pressions diplomatiques et économiques sur le Burundi. La perception de la RDC et du Burundi comme des États soutenant des milices génocidaires pourrait provoquer un isolement diplomatique qui accentuerait leur fragilité économique et militaire. L’isolement du Burundi pourrait aussi limiter sa capacité à négocier et à défendre ses intérêts stratégiques au sein de la région.
Le Burundi risque d’être le « dindon de la farce » dans les jeux de pouvoir régionaux, car sa politique extérieure semble manquer de vision stratégique. Le président Ndayishimiye, en négligeant les rapports de force en mutation et l’importance des alliances stratégiques, pourrait affaiblir la position du Burundi dans les discussions régionales, laissant la voie libre à d’autres acteurs pour définir des orientations défavorables à ses intérêts. La région des Grands Lacs est en effet caractérisée par des alliances fluctuantes, des intérêts contradictoires et une redistribution constante des forces, autant de variables auxquelles il est crucial de s’adapter.
Le gouvernement burundais prend des risques considérables en poursuivant des alliances avec des groupes extrémistes pour stabiliser sa position régionale. Cependant, ce manque de discernement stratégique pourrait compromettre durablement sa sécurité et sa souveraineté.
Face à la précarité de l’équilibre des forces dans les Grands Lacs, il est impératif pour le Burundi de repenser sa politique extérieure pour éviter de devenir un acteur isolé et vulnérable. En l’absence d’une vision claire et de stratégies d’alliances prudentes, le pays risque de perdre toute capacité d’influence et de défense de ses intérêts dans un contexte géopolitique de plus en plus instable.
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