Cette conférence, organisée dans le cadre des 100 jours de commémoration en cours, a réuni des responsables institutionnels, des officiers supérieurs de la police ainsi que divers autres officiels. Les participants y ont reçu des éclaircissements approfondis sur les origines, la planification et l’exécution du génocide perpétré contre les Tutsi, ainsi que sur les stratégies actuelles mises en œuvre pour combattre l’idéologie génocidaire qui perdure encore aujourd’hui.
Présentant une analyse détaillée des origines historiques du divisionnisme ethnique au Rwanda, le ministre Bizimana a mis en évidence le rôle qu’a eu le régime colonial dans l’instauration de cette logique. Il a expliqué que la ségrégation fondée sur l’identité, introduite par les administrateurs coloniaux et renforcée par les missionnaires, avait progressivement mis en place un système de discrimination qui a abouti au génocide contre les Tutsi.
« Le génocide n’a pas été un acte spontané – c’était un projet politique soigneusement planifié », a précisé le Dr Bizimana. « Les structures créées pendant la colonisation, ainsi que les acteurs politiques de l’après-indépendance, ont entretenu et institutionnalisé la haine ethnique, avec le soutien de certains médias, partis politiques et de l’armée (Ex-FAR). Cela a incité des citoyens à se retourner contre leurs propres compatriotes. »
Le ministre a retracé l’escalade des violences anti-Tutsi depuis 1959, marquée par des vagues successives de persécutions et d’exils, jusqu’à la campagne d’extermination systématique survenue entre 1990 et 1994. Il a également mis en évidence le rôle central de la propagande et des institutions de l’État dans la diffusion de la haine et la légitimation des massacres de masse.
Dans le but de lutter contre l’idéologie du génocide, le ministre Bizimana a insisté sur l’approche globale adoptée par le Rwanda, notamment à travers l’éducation des jeunes via les programmes scolaires, la promotion de l’identité nationale avec le programme « Ndi Umunyarwanda », l’implication des communautés par le biais de "l’Itorero" et des dialogues, ainsi que par la préservation de la mémoire des victimes grâce aux visites des mémoriaux du génocide contre les Tutsi. Il a également évoqué la mise en œuvre de la justice pour les auteurs, la réintégration des anciens condamnés dans la société et l’utilisation de stratégies numériques pour contrer la haine en ligne.
Saluant la profondeur de l’exposé du ministre, l’Inspecteur général de la police (IGP), le Commissaire général Félix Namuhoranye, a préconisé l’intégration de tels programmes dans toutes les académies de police, soulignant que cette histoire est essentielle pour enraciner chez chaque officier l’engagement institutionnel envers l’unité et la justice.



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