L’attitude qu’il adopte à l’égard de l’FC/M23 trahit une incohérence manifeste et une confusion stratégique peu compatibles avec les exigences d’un leadership éclairé et d’une diplomatie de haute facture.
Comment comprendre, sans sombrer dans l’absurde, qu’un chef d’État puisse, d’une part, engager des négociations avec le groupe qu’il qualifie par ailleurs de terroriste, accordant ainsi implicitement une légitimité politique à ces derniers, tout en poursuivant simultanément l’ancien président Joseph Kabila pour un hypothétique soutien à ce même groupe, soutien dont aucune preuve tangible n’a jusqu’ici été rendue publique ?
Cette double posture, oscillant entre ouverture diplomatique et chasse aux sorcières, achève de décrédibiliser l’action gouvernementale et de fragiliser davantage les institutions congolaises dans l’opinion tant nationale qu’internationale.
Pire encore, la décision de mettre à prix la tête des chefs rebelles Corneille Nangaa et Bertrand Bisimwa, en pleine tentative de dialogue, témoigne d’une désinvolture stratégique inquiétante.
L’on ne saurait à la fois tendre la main et brandir l’épée sans tomber dans le ridicule ou l’inefficacité tragique. La crédibilité d’un pouvoir réside autant dans sa capacité à mener des combats justes que dans la cohérence des moyens qu’il mobilise pour ce faire. Or ici, cette cohérence fait cruellement défaut.
Ce brouillage constant des lignes de force, ce balancement entre répression aveugle et pourparlers mal engagés, expose au grand jour les limites d’un pouvoir dont l’amateurisme politique devient, à mesure que la crise s’enlise, de plus en plus patent.
Un État qui se respecte, et qui aspire à la paix dans la dignité, doit se départir de ses propres contradictions et définir une ligne claire, lisible et crédible aux yeux de ses citoyens et de ses partenaires.
L’histoire contemporaine abonde en exemples de conflits prolongés non point en raison de la seule puissance des groupes armés, mais du fait des hésitations et des revirements des gouvernants qui les affrontaient. Il est à craindre que la RDC, sous la présidence Tshisekedi, ne s’engage sur cette funeste voie.

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