C’est lundi que l’équipe de campagne de Martin Fayulu dit avoir déposé sa demande à l’aviation civile. Sans suite favorable pour le moment. Et pourtant le temps presse : le candidat prévoit de lancer sa campagne ce dimanche à Béni dans l’est du pays. Son directeur de campagne Pierre Lumbi dénonce « des manœuvres dilatoires » de la part du gouvernement : « Il s’agit là d’une stratégie savamment montée pour entraver la campagne du candidat commun de l’opposition. Cette attitude du gouvernement est inadmissible aux lois de la République [et] aux exigences les plus élémentaires d’une élection démocratique. La coalition Lamuka ne se laissera pas faire », a-t-il dit.
Ce qui « indigne » Pierre Lumbi, c’est une déclaration ce jeudi de José Makila, le ministre des Transports. Ce dernier dément toute ingérence politique, mais assimile la requête de Martin Fayulu à une demande d’importation d’avions en vue d’exploitation et non une simple demande d’atterrissage et de survol. Par conséquent selon lui, des techniciens de l’aviation civile doivent se rendre en Afrique du Sud pour inspecter les avions avant toute autorisation. « Cette demande ne m’a pas été adressée, mais je vous parle sur la procédure : si vous voulez importer un avion qui vient ici pour un petit moment ou travaille sur le sol congolais, il doit subir cette procédure », explique-t-il.
Il ne s’agit pas d’une importation mais d’une utilisation privée le temps de la campagne, répond Pierre Lumbi, pour qui les propos du ministre « cachent mal [...] une instruction politique » donnée à l’aviation civile pour faire traîner les démarches en longueur.
Le ministre dit n’avoir « aucune idée » du temps qu’il faudra pour répondre à la requête de Martin Fayulu, qui prévoit toujours de lancer sa campagne ce dimanche 2 décembre dans l’est de la RDC, précisément à Béni Butembo puis Bunia. Explication de son directeur de campagne : l’action prioritaire de Martin Fayulu en cas d’élection sera le rétablissement de la sécurité et de la paix, et Béni est emblématique à cet égard. Le candidat de la coalition Lamuka annonce qu’il présentera son programme complet ce vendredi.
Marie-Josée Ifoku veut se faire entendre
Un autre opposant a des griefs à opposer aux autorités. Il s’agit en fait d’une opposante : Marie-Josée Ifoku, la seule femme engagée dans la course. Elle se plaint d’un manque d’équité dans le traitement des 21 candidats et appelle la Céni et le président Joseph Kabila à corriger le tir. « Aujourd’hui, vous avez l’occasion de redorer votre blason en étant d’une impartialité sans faille, s’est-elle exprimée jeudi au cours d’une communication devant les médias à Kinshasa. Je vous demande ici, formellement de mettre fin à ce que nous voyons : le candidat de la majorité jouit hélas de faveurs dont nul autre n’a droit. »
Et d’ajouter : « Je voudrais ici m’adresser solennellement au président de la République, excellence M. Joseph Kabila. M. le président, vous avez conduit à un scrutin que nous voulons tous démocratique. Ces élections nous donnent l’opportunité de porter haut notre pays dans le concert des nations. En serrant la main de votre successeur, en toute sérennité et sécurité, lors de la prochaine cérémonie de passation de pouvoir, vous entrerez dans l’histoire par la grande porte et le monde entier, ainsi que les générations futures reconnaîtront votre passion du Congo. L’histoire que vous écrivez en lettres d’or brisera ce cycle maudit des passations de pouvoir dans le sang et une nouvelle ère s’ouvrira pour le Congo. »
Au cours de cette rencontre avec les médias, Marie-Josée Ifoku s’est adressée également aux autres candidats d’opposition pour opter pour une candidature unique s’ils tiennent vraiment gagner la présidentielle. Et ce candidat unique souhaité, c’est bien sûr elle-même, parce que seule femme du groupe.
■ Une campagne bien terne à Kinshasa
La campagne électorale a officiellement débuté en RDC depuis le 22 novembre. Peu d’engouement est remarqué à Kinshasa, la capitale. Emanuel Ramazani Shadary, candidat de la coalition au pouvoir, se trouve dans les provinces de l’ex-Katanga, d’autres candidats ne se sont pas encore jetés dans l’arène surtout dans la capitale. Une semaine après le lancement de la campagne électorale pour les élections du 23 décembre, les candidats à la présidentielle tardent à se manifester. Si les photos, les calicots et autres panneaux de Shadary trônent un peu partout dans la ville, ce n’est pas le cas pour d’autres candidats. Paroles de Kinois.
Il n’y a pas d’engouement dans la ville ; c’est calme, que ce soit du côté de l’opposition ou de la majorité présidentielle
Les candidats à la présidentielle tardent à se manifester ; les gens s’interrogent
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