S’il est vrai que beaucoup d’éléments extérieurs ont présidé à la détérioration des relations de bon voisinage entre les deux pays, d’autres causes inhérant à la récente évolution historique des deux pays de par leurs révolutions de 1986 (Uganda) et 1994 (Rwanda) avaient beaucoup joué. Les deux présidents étaient pressentis comme des leaders de la région et le dauphin Kagame a, par la suite, pris de l’ampleur africaine de par ses initiatives économiques heureuses, le commerce sud-sud, révolutionnant le modus operandi des africains qui sont plus tournés vers l’Occident et l’extrême Orient.

Le Pragmatisme a pris le dessus

Dans les circonstances actuelles de course pour la reconstruction d’ensembles régionaux puis africains, il s’entend que l’Uganda a dû enterrer cette hantise d’appuyer un dissident rwandais, le RNC de l’ex-Général Kayumba Nyamwasa pour avoir un Rwanda plus docile et moins encombrant à son hypothétique prise de pouvoir. Le Président ugandais a vite compris depuis que d’autres soutiens dudit général venaient de tomber, le président sortant sud africain Jacob Zuma.

Des calculs qui sont rationnels car en politique, il n’y a que des intérêts et jamais des sentiments plats. Aussi, Kagame semble être une pièce maîtresse pour l’ouverture des barrières douanières africaines. Son voyage de Kampala de la semaine dernière se cadre dans une sorte de réalisme et de respect de son grand frère Museveni. Quand bien même la faute a été commise sur son Rwanda par l’Uganda, la sagesse africaine veut que le Neveu respect l’Oncle. Pour cela il faut comprendre le geste culturellement centré de Paul Kagame.

La Suite ? Epanouissement des échanges commerciaux, libre circulation des citoyens de la CAE (Communauté de l’Afrique de l’Est) avec une carte biométrique pour passeport, des mégaprojets communs...

Le pragmatisme de ces deux leaders privilégie le renforcement des échanges commerciaux transfrontaliers en Afrique de l’Est comme objectif prioritaire dans la sous-région. Pour y arriver, les pays membres de la Communauté d’Afrique de l’Est envisagent le déploiement d’une application mobile qui permettra d’avoir accès aux informations nécessaires sur le marché, en temps réel.

En effet l’agence XINHUA rapporte que "les pays membres de la Communauté d’Afrique de l’est (CAE) prévoient le lancement prochain d’une plateforme mobile dont l’objectif est de renforcer le commerce transfrontalier. L’information [ayant] été communiquée en fin de semaine dernière par les autorités kényanes qui ont expliqué que cette application mobile est actuellement à sa phase pilote".

L’agence cite une certaine Alice Yalla, directrice des affaires sociales au sein du ministère kényan des Affaires de la CAE. Celle-ci apprécie le côté révolutionnant de ce nouvel nouvel instrument qui permettra aux hommes d’affaires de disposer en temps réel des informations sur les marchés des échanges et les prix de marché aux petits négociants implantés aux postes frontières.

« Cette application mobile est actuellement testée par un projet pilote à la frontière entre le Kenya et l’Ouganda. Nous utiliserons l’expérience ainsi obtenue pour la déployer à tous les postes frontières des six membres de la Communauté d’Afrique de l’Est », rapporte XINHUA citant la responsable kényane en marge de la Conférence de la Plateforme des femmes d’affaires d’Afrique de l’est (EAWIBP).

Ainsi, il s’entend que pour faire le commerce transfrontaliers entre peuples libres, rien ne sert de chercher à mettre les batons dans les roues son voisin. Ce pragmatisme est aussi attendu pour le voisin burundais. Va-t-il briser les chaînes des animosités sentimentales pour privilégier le rationalisme et pragmatisme nécessaires pour envahir le marché des échanges est africain ?