Interpellé sur le rapport de Human Rights Watch, abondamment relayé par une certaine presse avide de sensation, il n’a cédé ni à la colère ni à l’invective. Avec calme et précision, il a entrepris de démonter méthodiquement ce qu’il considère comme un assemblage de contrevérités, un tissu de mensonges et de rumeurs, assorti d’imputations erronées, indignes et abjectes.
L’exigence de gravité face aux manipulations
Ce qu’il dénonce avec constance, c’est l’absence de gravité dans le traitement des responsabilités. Car, au lieu de s’attaquer aux causes réelles de l’instabilité, certains acteurs internationaux préfèrent multiplier amalgames et approximations, nourris par des intérêts mesquins ou des fidélités diplomatiques douteuses. Le résultat en est une prose accusatrice qui, loin d’éclairer, obscurcit davantage la compréhension d’une région déjà meurtrie.
En s’alignant de facto sur le récit officiel du gouvernement congolais, un récit trop souvent construit pour détourner l’attention et se défausser de ses propres responsabilités, ces rapports deviennent les instruments d’une diversion. Ils trahissent leur mission en se transformant en supplétifs d’une propagande étatique plutôt qu’en vigies impartiales des droits humains.
L’indignation sélective : une hypocrisie manifeste
Le reproche majeur formulé par Bisimwa est celui de l’indignation sélective. Car ces voix promptes à dénoncer, souvent avec emphase, se font étrangement silencieuses face aux tragédies les plus criantes : l’épuration ethnique en cours dans certaines provinces congolaises, les exactions répétées et systématiquement tolérées des FDLR, des milices Wazalendo, des FARDC elles-mêmes ou encore de la nébuleuse Codeco.
À cet égard, le silence est plus qu’une omission : il devient complicité tacite. Comment prétendre défendre les droits humains en fermant les yeux sur les massacres et les persécutions ciblées, pour ne brandir l’indignation que lorsque cela épouse une narration politique préétablie ? C’est ce deux poids deux mesures qui, aux yeux de Bisimwa, fait du rapport un « torchon » indigne de la cause qu’il prétend servir.
Une rhétorique accusatrice qui fracture davantage
Le danger de ces écrits n’est pas seulement dans leur partialité, mais dans leurs effets. Chaque mot, chaque accusation hâtive, loin d’apaiser, ajoute une entaille supplémentaire à une fracture déjà béante. Cette rhétorique accusatrice, qui a désormais pris le pas sur une diplomatie constructive, entretient la méfiance et radicalise les positions.
Elle prive la région d’une chance de réconciliation, puisqu’elle délégitime d’emblée certains acteurs en les érigeant en boucs émissaires, sans égard aux réalités complexes du terrain.
Pour une parole responsable et équitable
À travers cette mise au point, Bertrand Bisimwa ne se limite pas à réfuter un rapport : il plaide pour une parole publique plus responsable, équitable et rigoureuse. La région des Grands Lacs, où se côtoient mémoires meurtries et violences persistantes, requiert gravité et hauteur de vue, non pas l’instrumentalisation des drames humains à des fins de propagande.
L’heure n’est plus aux procès d’intention ni aux indignations sélectives. Elle est à la lucidité, à l’impartialité et à la recherche d’une paix durable, seule capable de répondre à l’attente des populations qui, chaque jour, paient le prix du sang et de l’exil.

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