00:00:00 Nos sites KINYARWANDA ENGLISH FRANCAIS

Urgent

Inde : Des élections Décisives

Redigé par Mutni
Le 10 février 2022 à 05:51

Dans l’État d’Uttar Pradesh, dans le nord de l’Inde, une élection régionale d’un mois s’annonce décisive. Le BJP, parti au pouvoir depuis 2014, est un test politique pour le gouvernement de Narendra Modi, la province la plus peuplée du pays. Son gouverneur, Yogi Adityanath, a en effet exagéré la politique antimusulmane imaginée par le BJP.

Les élections régionales commencent dans l’État indien de l’Uttar Pradesh le 10 février. Cette année, alors que le Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi, parti nationaliste hindou, vainqueur en 2017, attire toute l’attention. La conquête de cet État, qui compte la plus grande population et l’un des plus pauvres du pays, est véritablement perçue comme une étape importante vers le pouvoir national et un test pour Narendra Modi.

“Le BJP de Narendra Modi dispose d’une petite majorité au parlement au niveau national, rappelle Gilles Verniers et Sciences Poe, politologue à l’université d’Ashoka (Inde du Nord), qui ont accordé une interview à France 24. Pour maintenir cela, ils doivent gagner cette élection.”

Les 200 millions d’habitants de l’Uttar Pradesh (presque l’équivalent de la population du Brésil) élisent en fait 80 des 544 membres de l’Assemblée nationale. La grande victoire du BJP dans la province du nord maintiendra sa domination sur la politique indienne, et une défaite ou une faible majorité pourrait poser un défi lors des prochaines élections nationales de 2024.

Le gouverneur sortant, le controversé Yogi Adityanath, joue donc sa réélection, mais également la validation de la violente politique prohindoue qu’il mène au nom du BJP, très éloignée des principes laïcs et démocratiques sous lesquels l’Inde s’est construite.

Sous la gouvernance de ce moine-soldat toujours vêtu en safran, la robe des moines en Inde, l’Uttar Pradesh est devenu un véritable laboratoire, poussant à des niveaux inédits les discriminations à l’encontre des minorités, et en particulier celles visant les musulmans indiens.

"80 % de la population contre 20 % de criminels", clame ainsi Yogi Adityanath dans l’un de ses slogans de campagne, une allusion transparente aux 20 % de musulmans qui peuplent l’État du Nord. Depuis son élection en 2017, l’Uttar Pradesh s’est doté de plusieurs lois stigmatisant les musulmans.

L’une d’elles punit ainsi les mariages mixtes de dix ans d’emprisonnement, au nom de la lutte contre le "Love Jihad". Cette théorie complotiste maniée par le parti au pouvoir accuse les hommes musulmans de chercher à séduire les femmes hindoues afin de les convertir. Les conversions religieuses ont par ailleurs été interdites.

Poussant encore un plus loin cette "dystopie hindouiste", le gouvernement régional appelle régulièrement la population à se montrer vigilante. Comprendre qu’il l’encourage à dénoncer les mariages mixtes aux autorités, mais également à se faire justice elle-même. Le gouverneur a lui même fondé le Hindū Yuvā Vāhin, une organisation paramilitaire accusée de lynchages de musulmans.

Une large victoire aux élections risquerait de provoquer un élargissement de ce type de mesures à d’autres États indiens, s’alarme Gilles Verniers. "Les élections de l’Uttar Pradesh sont un test de popularité pour la politique de Narendra Modi. Une victoire écrasante du BJP encouragera le parti à durcir sa politique au niveau national."


Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité