Quand le silence des puissants étouffe le peuple

Redigé par Tite Gatabazi
Le 25 novembre 2025 à 02:30

En République démocratique du Congo, l’agonie du quotidien se mesure aux cris muets que la population peine à contenir.

Le récent épisode tragique au village Kana, où les Téke ont transporté jusqu’au bureau du Vice-Premier Ministre, Shabani Lukoo, les corps des victimes de l’attaque survenue à la fin du week-end dernier, illustre avec une acuité déchirante le désespoir dans lequel se débat le citoyen congolais.

Il est désolant de constater qu’en dépit des alertes incessantes, l’inaction systématique du gouvernement persiste, creusant un fossé vertigineux entre le pouvoir et le peuple. Les discours officiels, souvent déconnectés de la réalité et marqués par la gabegie, se révèlent impuissants face à l’urgence sociale et sécuritaire.

Chaque retard, chaque silence, chaque inertie étatique n’est pas simplement une lacune administrative : c’est un étouffoir infligé à l’espérance populaire.

Ce transport symbolique des corps jusqu’aux bureaux du pouvoir n’est pas une manifestation ordinaire. Il s’agit d’un cri de détresse, d’un ultime appel adressé à des dirigeants sourds à la souffrance qu’ils contribuent à exacerber. La misère atteint son comble, et le peuple, abandonné à lui-même, exprime sa révolte avec la gravité que mérite sa douleur.

Ignorer ces signaux est non seulement un affront à la mémoire des victimes, mais également une menace tangible à la cohésion et à la stabilité nationale.

Ainsi, le geste des habitants de Kana ne relève ni de la colère gratuite ni de l’émotion passagère ; il est l’expression d’une impuissance qui a atteint ses limites et d’une demande de justice que le pouvoir se doit d’entendre.

Le temps n’est plus aux promesses creuses ni aux discours théoriques : il est à l’action, à la réparation et à la responsabilité. Le peuple congolais, épuisé mais résilient, ne saurait accepter que sa douleur continue à être reléguée au rang de simple anecdote médiatique.

L’attaque au village Kana, où les Téke ont porté les corps des victimes au bureau du Vice-Premier Ministre Shabani Lukoo, illustre le désespoir des Congolais

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