Le Rwanda dénonce les déclarations incendiaires de la MONUSCO

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 25 janvier 2025 à 05:23

Depuis plus d’un quart de siècle, la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) opère dans l’est de la RDC avec pour mission principale, rétablir la paix et la stabilité. Cependant, de plus en plus de voix s’élèvent aujourd’hui pour dénoncer des pratiques controversées qui mettent en péril le processus de paix dans cette région fragile.

Dans un communiqué rendu public le 24 janvier 2025, la MONUSCO a appelé à une « solution finale » pour mettre fin au conflit opposant le gouvernement congolais au groupe rebelle M23. Cet appel a été vivement critiqué et qualifié de choquant par plusieurs parties, dont le gouvernement rwandais, qui le considère comme un langage inapproprié, en contradiction totale avec l’objectif déclaré de la mission onusienne, à savoir éviter tout tort. « Un tel langage incendiaire dans une déclaration d’une mission de maintien de la paix de l’ONU est inacceptable. Le dialogue entre le gouvernement de la RDC et les rebelles issus d’une communauté congolaise marginalisée, victime de persécutions systémiques, est la seule voie pour résoudre ce conflit », a affirmé Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais.

La MONUSCO est accusée de soutenir une coalition militaire qui inclut les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), groupe génocidaire sanctionné par l’ONU, qu’elle était pourtant censée neutraliser. Collaboration qui soulève des questions sur la cohérence de la mission avec son mandat initial.

La mission travaillerait avec plus de 1 600 mercenaires européens, principalement originaires de France, de Roumanie, de Bulgarie et de Géorgie. Présence qui viole la Convention des Nations unies de 1989 interdisant le recrutement et l’utilisation de mercenaires.

La MONUSCO est également accusée de collaborer avec plus de 10 000 soldats burundais et milices armées telles que VDP Wazalendo et les Nyatura, groupes impliqués dans des crimes graves contre les civils, qui seraient motivés par une idéologie génocidaire et des ambitions politiques visant à déstabiliser la région, notamment le Rwanda.

La mission aurait fermé les yeux sur la montée des discours de haine, les persécutions et les massacres visant les Tutsi congolais. Cette passivité est particulièrement alarmante dans un contexte où des villages entiers ont été incendiés et où les violations des droits humains se multiplient.

Face à ces allégations, le Rwanda met en avant les mesures essentielles pour rétablir la paix : démanteler les FDLR, une menace pour la stabilité régionale, et engager des négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23, un groupe rebelle issu d’une communauté marginalisée.

Les observateurs rappellent que le dialogue reste la clé pour mettre fin aux conflits en cours. Pourtant, la MONUSCO, en s’écartant de son mandat et en utilisant des termes qui attisent les tensions, semble compromettre les efforts de paix.

La MONUSCO, qui avait été déployée pour apporter la paix dans l’est de la RDC, se retrouve aujourd’hui au centre de controverses qui mettent en doute son impartialité et son efficacité. Alors que des milliers de civils continuent de souffrir des conséquences de ce conflit, il devient urgent de réévaluer le rôle de la mission onusienne pour s’assurer qu’elle soutienne véritablement un processus de paix inclusif et durable.

Yolande Makolo a jugé le langage de la MONUSCO incendiaire est inacceptable.

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