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Les réfugiés congolais au Rwanda n’envisagent pas de retour tant que l’insécurité persiste

Redigé par IGIHE
Le 31 juillet 2025 à 01:48

Plus de deux décennies après leur arrivée au Rwanda, de nombreux réfugiés congolais vivant dans les camps du pays affirment ne pas être prêts à rentrer chez eux tant que les causes ayant conduit à leur exil ne seront pas résolues. Cette position reflète les inquiétudes grandissantes face à l’insécurité et à la haine entretenues par certaines factions génocidaires telles que les FDLR dans l’est de la République démocratique du Congo.

Selon les chiffres récents du HCR, le Rwanda accueille actuellement 136 713 réfugiés, dont 60,83 % sont originaires de la RDC. Rien qu’entre avril et mai 2025, 207 nouveaux réfugiés congolais ont franchi la frontière pour fuir les violences dans leur pays.

Parmi eux, Kalisa Theogene, réfugié depuis 25 ans dans le camp de Mahama, raconte l’origine de son exil. « Nos biens ont été pillés par les FDLR, et nous avons tout perdu. On nous disait : “Ici, ce n’est pas chez vous, c’est chez nous. Vous, retournez au Rwanda.” Cela nous a profondément blessés. En tant que Congolais, se retrouver réfugié était une épreuve extrêmement difficile », a-t-il confié à la ’Rwanda Broadcasting Agency (RBA)’.

Par ailleurs, ces récits renforcent les préoccupations exprimées par le gouvernement rwandais, qui, par la voix du ministre des Affaires étrangères, Ambassadeur Olivier Nduhungirehe, avait réaffirmé sa position ferme, indiquant qu’aucun rapatriement ne serait envisagé tant que les causes profondes de cet exil n’étaient pas réglées.

« Il ne s’agit pas de renvoyer les réfugiés dans leur pays d’origine alors que des problèmes de sécurité persistent encore sur place. Cela implique qu’en RDC, des défis majeurs subsistent, tant en matière de sécurité que de gouvernance qui doivent d’abord être résolus, pour permettre aux réfugiés de retourner chez eux sans craindre d’être victimes de violences, de discours ou d’actes de haine. », a-t-il déclaré.

Un accord bilatéral signé le 27 juin 2025 à Washington D.C. entre Kigali et Kinshasa prévoit qu’une fois la paix et la sécurité rétablies dans l’Est de la RDC, les deux pays coopéreront avec les Nations unies et les organisations humanitaires pour faciliter le retour volontaire des réfugiés.

Toutefois, pour l’analyste politique Dr Eric Ndushabandi, ces accords restent insuffisants. Il insiste sur le fait que les Nations unies doivent créer des conditions de retour sûres et dignes.

« Un accord entre le Rwanda et la RDC ne signifie pas simplement un consensus sur le retour des réfugiés. Pour que ce retour soit effectif, les Nations unies doivent, si elles accomplissent pleinement leur mission, s’assurer que toutes les conditions nécessaires sont réunies. Cela inclut notamment des besoins fondamentaux tels qu’un lieu sûr pour se loger, une sécurité garantie, ainsi que l’assurance que les réfugiés ne seront plus victimes de discours haineux. » a-t-il fait savoir.

Alors que la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC demeure instable, la perspective d’un retour des réfugiés congolais reste incertaine.

En outre, parmi les clauses figurant dans la déclaration de principes récemment signées par le Rwanda et la RDC, le démantèlement des FDLR constitue un élément majeur pour le rétablissement de la stabilité dans la région.

Vingt ans après leur arrivée, de nombreux réfugiés congolais au Rwanda refusent de rentrer tant que les causes de leur exil ne sont pas résolues

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