Depuis Nairobi jusqu’à Luanda, et désormais sous la houlette laborieuse de Doha, Tshisekedi s’illustre par une diplomatie de l’à-peu-près, procédant par volte-face et demi-mesures, sans jamais oser affronter la vérité de la crise qui gangrène l’Est du pays.
Cette politique de l’esquive et de l’accusation facile, où l’on désigne tour à tour des boucs émissaires pour masquer ses propres carences, relève d’une constance presque tragique. Les gesticulations de Kinshasa dissimulent mal l’absence d’une stratégie cohérente, tandis que les populations meurtries de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu continuent de payer, dans leur chair, le prix d’une gouvernance sans boussole.
Les mascarades de libération et la mécanique des exclusions
Dans un simulacre de bonne volonté politique, le régime de Kinshasa a récemment procédé à quelques libérations opportunistes, sous couvert d’apaisement. Toutefois, les véritables prisonniers politiques et militaires, plus de sept cents selon les décomptes communiqués à la facilitation de Doha par l’AFC/M23, demeurent arbitrairement incarcérés dans les geôles du pouvoir.
La manœuvre, grossière, ne trompe personne : il ne s’agissait point de répondre aux exigences d’un dialogue sincère, mais bien de solder de vieux comptes, en écartant des figures perçues comme encombrantes ou susceptibles de cristalliser une opposition intérieure.
La libération de personnes proches de l’ancien gouverneur Christophe Baseane Nangaa, frère cadet de Corneille Nangaa lui-même encore inféodé à l’Union Sacrée, relève d’un calcul politicien de basse extraction, destiné à préserver des équilibres claniques dans l’entre-soi du pouvoir. Ce faisant, le régime poursuit la mécanique perverse de la répression sélective, tandis que les véritables artisans de la paix et de la médiation demeurent réduits au silence.
L’illusion funeste des mercenariats renouvelés
Comme en un éternel recommencement, Tshisekedi s’imagine que l’appel récurrent aux supplétifs extérieurs, en appui aux FARDC, FDLR, contingents burundais ou désormais mercenaires de circonstance suffira à inverser le cours d’un conflit dont il ne maîtrise ni la cartographie ni les dynamiques profondes.
Cette fuite en avant, mâtinée de slogans martialistes et d’une rhétorique sécuritaire stérile, participe d’un aveuglement coupable.
L’histoire enseigne que l’on ne résout jamais une crise de légitimité par la force des armes importées, et que les mercenariats successifs n’ont su produire, dans la région des Grands Lacs, que ruines et désolations accrues.
En persistant dans cette voie, le président congolais enfonce son pays vers l’abîme, dans un déni des évidences et une arrogance qui confine au suicide politique. Le roi est nu, et nul ne saurait encore feindre de l’ignorer.

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