Cette omission, qui n’a rien d’un hasard, traduit un consentement tacite, une approbation silencieuse mais éloquente, de Kinshasa à la situation actuelle dans l’Est du pays.

Ainsi, les appels récurrents des autorités congolaises réclamant, à grand renfort de déclarations médiatiques, le départ de ces troupes ne sont que des formules de circonstance, des proclamations théâtrales destinées à l’opinion publique et à la scène internationale.

Car la plume du signataire dément la voix du tribun : en apposant sa signature sur ces documents, Kinshasa s’est elle-même contredite, validant implicitement ce qu’elle feint de combattre. Le double langage, érigé en méthode de gouvernement, finit ici par se heurter à la froideur du texte juridique, lequel, indifférent aux gesticulations verbales, révèle la vérité des faits.

Le moment est venu où s’effritent les illusions savamment entretenues. L’imposture politique se dévoile, les artifices rhétoriques se dissolvent, et la propagande, privée de souffle, s’effondre sur elle-même.

Ce temps, celui de la lucidité, expose les falsifications, les mensonges et les contradictions d’un pouvoir davantage préoccupé par sa mise en scène que par la cohérence de ses engagements. Les discours flamboyants sur la souveraineté nationale se retournent désormais contre ceux qui les prononçaient, tant les actes les ont démentis.

Car la rhétorique, usée par son propre vacarme, prend l’eau. Les postures héroïques, répétées jusqu’à la lassitude, n’ont plus de substance. La vérité, implacable, s’impose : Kinshasa a signé sans exiger ce qu’elle prétendait réclamer. Et dans cette signature réside toute la faillite d’une diplomatie qui confond fermeté et mise en scène, stratégie et gesticulation.

L’Histoire, quant à elle, n’oubliera pas. Elle retiendra qu’à force de travestir les faits et de manipuler le verbe, le pouvoir a fini par se dénuder lui-même, laissant apparaître ce qu’il voulait cacher : l’abdication du discernement, et le triomphe momentané du simulacre. Mais les masques tombent toujours, et la vérité, patiente, reprend invariablement ses droits.

Il est temps que les Congolais réalisent qu’aucun accord RDC-Rwanda n’exige le retrait des forces rwandaises du pays