Cette déclaration a été faite devant le Conseil de sécurité de l’ONU, à l’occasion de discussions sur le mandat de la Monusco en RDC. L’ambassadeur a réaffirmé le soutien du Rwanda aux pourparlers de Doha et à l’accord de Washington, tout en soulignant que leur succès dépend de la volonté politique de toutes les parties.
« C’est une occasion unique de rétablir la paix en RDC, et le Conseil de sécurité de l’ONU doit la soutenir. Nous demandons à toutes les parties de respecter leurs engagements et de participer aux pourparlers de manière constructive, afin qu’ils aboutissent à des mesures concrètes instaurant la paix et résolvant les problèmes à l’origine des conflits dans l’est du pays », a déclaré Martin Ngoga.
L’ambassadeur a critiqué certaines lacunes du dernier rapport de l’ONU sur l’insécurité dans l’est de la RDC, pointant notamment l’absence de prise en compte du langage incitant à la haine et des violences à caractère ethnique.
« Le langage qui attise la haine est extrêmement néfaste. Qui n’a pas constaté ces discours sur les réseaux sociaux, dans les églises ou dans les écoles, où la haine est enseignée à des enfants dès 10 ans ? La semaine dernière, certaines personnes ont été attaquées en raison de leur nez proéminent ; pour ceux qui connaissent l’histoire de la région, cela a une signification mortelle », a-t-il précisé.
En outre, Ngoga a pointé l’absence de mesures face au problème des mercenaires opérant dans l’Est de la RDC.
« Le rapport ne mentionne pas les mercenaires, alors que plusieurs résolutions de l’ONU et de l’Union africaine interdisent leur recours. Ces mercenaires sont présents depuis longtemps et se cachent dans les forêts, mais la Monusco semble les ignorer. Pourquoi est-ce un problème préoccupant pour le Rwanda ? Parce que cela concerne notre frontière », a-t-il expliqué.
Les expulsions des Banyamulenge pointées du doigt
L’ambassadeur Ngoga s’est aussi interrogé sur le silence de l’ONU face à la décision, prise en septembre 2025, d’expulser les Banyamulenge d’Uvira dans un délai de dix jours, les renvoyant vers le Rwanda, les communautés Maasai du Kenya et de Tanzanie ayant également été visées en raison de leurs traits physiques « semblables à ceux des Tutsi ».
« Les Congolais d’expression kinyarwanda, y compris les Banyamulenge du Sud-Kivu, sont dénigrés pour être expulsés ou tués. Qui n’a pas entendu qu’une décision avait été prise à Uvira, exigeant que les Tutsi quittent le pays en dix jours ? Quelle réunion extraordinaire a été organisée pour résoudre ce problème ? Pourquoi l’ONU reste-t-elle silencieuse ? » a dénoncé l’ambassadeur.
Les FDLR, une menace persistante
Martin Ngoga a rappelé que les FDLR représentent une menace directe pour la sécurité du Rwanda.
« Les FDLR, soutenues par le gouvernement de la RDC, sont issues de forces responsables du massacre d’un million de Rwandais. C’est le seul groupe ayant commis un génocide à avoir conservé une structure militaire, gardé ses armes et poursuivi ses objectifs depuis 31 ans. Certaines zones restent sous leur contrôle, et pourtant elles semblent intouchables », s’est-il indigné.
Il a ajouté que la Monusco collabore avec l’armée congolaise sans tenir compte de l’intégration des FDLR dans les FARDC, ce qui constitue selon lui un soutien indirect.
« Si vous voulez connaître le nombre de fois où les FDLR ont attaqué le Rwanda, référez-vous à vos communiqués. Aujourd’hui, on nous demande de lever nos mesures de défense alors que les FDLR contrôlent certaines zones du territoire congolais. En 1994, nous avons suivi les conseils de leaders religieux et nous nous sommes cachés dans les églises, pour être massacrés comme du bétail. Cela ne se reproduira jamais », a conclu l’ambassadeur.
Contrairement à la Tanzanie, qui a géré de manière responsable la question des réfugiés après le génocide contre les Tutsi, la RDC, selon Martin Ngoga, a permis aux FDLR de se réorganiser afin de poursuivre des attaques contre le Rwanda.

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